Face à la flambée des prix du pétrole et du gaz, les gouvernements à travers le monde ont considérablement renforcé leur soutien à ces énergies. Le montant global de ces subventions a presque doublé en 2021, révèle une analyse conjointe de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Les mesures de soutien aux énergies fossiles ont représenté 697,2 milliards de dollars en 2021 dans la zone OCDE
Les prix de gaz et de pétrole crèvent les plafonds sur les marchés internationaux. En réponse à cette situation inédite, les grandes économies ont considérablement renforcé leur soutien à la production et à la consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel. Cela, malgré leurs engagements pris dès la COP21 de soutenir de moins en moins les énergies fossiles. Dans une nouvelle analyse publiée le 29 août 2022, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) révèlent que le soutien public global apporté aux combustibles fossiles dans 51 pays du monde a presque doublé, passant de 362,4 milliards de dollars en 2020 à 697,2 milliards de dollars en 2021.
En 2021, le soutien aux producteurs a atteint des niveaux jamais vus jusqu’ici, en se hissant à 64 milliards de dollars en 2021, soit près de 50% de plus qu’en 2020 et 17% de plus qu’en 2019. Ces subventions ont partiellement compensé les pertes enregistrées par les producteurs du fait des contrôles des prix intérieurs pendant la flambée des prix mondiaux de l’énergie à la fin de 2021, constatent les auteurs de l’analyse.
L’OCDE critique le subventionnement de la consommation
Côté consommateurs, le soutien est estimé à 115 milliards de dollars, contre 93 milliards de dollars en 2020. Les prix et la consommation énergétique continuant d’augmenter, les auteurs de l’analyse anticipent d’ailleurs que ces subventions à la consommation progresseront encore en 2022. Pour Mathias Cormann, le Secrétaire général de l’OCDE, ces mesures de soutien sont d’autant plus critiquables qu’elles favorisent la surconsommation sans nécessairement aider les ménages à faible revenu.
L’AIE, pour sa part, voit la solution dans la diversification du mix énergétique. « Accroître l’investissement dans les technologies et les infrastructures des énergies propres est la seule solution durable à la crise énergétique mondiale actuelle, et le meilleur moyen de réduire l’exposition des consommateurs aux coûts élevés des combustibles », a déclaré son directeur général, Fatih Birol.