Malgré une forte ambition environnementale, les pays membres de l’Union européenne ont surpris en votant pour des normes de pollution moins strictes pour les véhicules. Le but affiché est de sauvegarder l’industrie automobile et de favoriser les investissements dans les véhicules électriques. Cependant, cette décision est loin de faire l’unanimité.
Les normes de pollution ne seront pas renforcées en Europe
L'Union européenne nourrit une ambition environnementale qui s'incarne par son objectif de neutralité carbone d'ici 2050. Cette ligne directrice semblait jusqu'ici en phase avec une réduction drastique des émissions de gaz polluants. Cependant, ce 25 septembre, un vote des États membres a modifié cette trajectoire en optant pour des normes de pollution plus clémentes pour les gaz d'échappement des véhicules. Soutenue principalement par la France et l'Italie, cette décision vise à préserver les 14 millions d'emplois dans le secteur automobile européen et à encourager les investissements dans les véhicules électriques.
Les normes de pollution font débat
Les nouvelles normes de pollution, connues sous le nom d'Euro 7, doivent remplacer la norme Euro 6 à partir de 2025. Elles concernent à la fois les véhicules particuliers et les poids lourds. Le ministre des entreprises italien, Adolfo Urso, a mis en avant la nécessité d'une transition écologique « sans charge disproportionnée » pour les entreprises, afin de ne pas freiner les investissements et l'innovation. La France a également salué cette décision. Le ministre délégué à l'industrie, Roland Lescure, a expliqué qu'ajouter de la régulation sur les moteurs thermiques « pas forcément indispensable », surtout dans un contexte où l'UE a déjà acté la fin des ventes de voitures neuves à moteurs essence et diesel à partir de 2035.
Critiques et inquiétudes sur l'atteinte des objectifs écologiques
Si les intentions derrière cette révision des normes de pollution semblent louables pour certains, elles ne sont pas exemptes de critiques. Le secrétaire d'État allemand écologiste, Sven Giegold, a déploré un affaiblissement considérable du projet initial de la Commission européenne. Dara Calleary, ministre délégué irlandais, a même mis en garde contre un potentiel retard du marché européen par rapport aux normes plus strictes adoptées ailleurs dans le monde. Alors que le Parlement européen doit encore définir sa position, la décision des États membres sur les normes de pollution reste un sujet brûlant. Elle illustre le difficile équilibre entre les impératifs économiques et environnementaux, dans une Union qui se veut à la fois compétitive et écologiquement responsable.