L’équilibre fragile de l’investissement locatif en France semble mis à rude épreuve. Selon une étude récente de QLower, spécialiste de l’investissement locatif, les charges des bailleurs privés ont connu une augmentation sans précédent, pendant que les loyers restent encadrés par la réglementation. Dans ce contexte tendu, comment les propriétaires privés peuvent-ils maintenir la rentabilité de leur investissement ?
Immobilier : vers des loyers record à cause de la hausse des charges ?
Charges : pressions accrues sur les propriétaires
L'année a été marquée par une « hausse historique » des charges des bailleurs privés. C'est ce que souligne l'étude de QLower. En seulement un an, ces charges ont grimpé de 10,6 % pour s'établir en moyenne à 866 euros par mois. Cette explosion des charges est principalement attribuée au coût croissant du crédit immobilier. « Le poids du remboursement du crédit, en incluant le capital, les intérêts et l'assurance, est passé de 51 % à 66 % de l'ensemble des dépenses », précise l'étude. En effet, cette situation met en péril l'équilibre financier des bailleurs. Surtout lorsque l'on sait que les loyers n'ont progressé que de 1,5 % dans la même période.
Le gouvernement a prolongé le plafonnement des loyers jusqu'à la fin mars 2024. Cela ajoute une pression supplémentaire sur les propriétaires privés. Alors que les loyers ne pourront pas augmenter de plus de 3,5 % cette année, les charges, elles, ne montrent aucun signe de ralentissement. « Depuis janvier, ces charges ont même bondi de 15 %, notamment en raison de la hausse des taux d'intérêt et de l'explosion de la taxe foncière », indique QLower. Sur ce dernier point, l'étude souligne des hausses locales pouvant atteindre jusqu'à 45 % à Paris, mettant une pression accrue sur les investisseurs de la capitale.
Des bailleurs en quête de rentabilité
Mais tout n'est pas sombre dans le tableau dressé par QLower. L'étude note que les locations meublées offrent un rendement nettement supérieur aux locations nues. « En effet, une location meublée se loue environ 15 % plus cher qu'une location nue, ce qui rend ce type de bien deux fois plus rentable pour les bailleurs, avec un rendement de 4,8 % contre 1,9 % », affirme QLower. Cette tendance pourrait donc inciter de plus en plus de propriétaires à se tourner vers ce type de location pour optimiser leurs rendements.
Finalement, l'étude souligne une stratégie adaptative de la part des bailleurs pour faire face à cette conjoncture difficile. « On observe une augmentation des propriétaires privilégiant la location courte durée, ou même la location mixte qui combine longue durée de septembre à mai et courte durée de juin à août », indique l'étude. Cette flexibilité permet aux bailleurs d'exploiter des créneaux plus rentables. Surtout pendant la haute saison touristique, pour compenser les charges croissantes.