Emmanuel Macron avait lancé l’idée de rendre obligatoire le service national universel dès 2017. Lancé en 2019, le dossier n’a pas vraiment évolué depuis. La secrétaire d’État à la Jeunesse Prisca Thevenot relance l’idée de le généraliser.
Service national universel (SNU) : bientôt obligatoire ?
Vers une généralisation prochaine du Service national universel (SNU) ?
Depuis des années, le gouvernement navigue entre des positions fluctuantes sur le caractère obligatoire du Service National Universel (SNU). La secrétaire d'État à la Jeunesse, Prisca Thevenot, s'est exprimée sur le sujet mardi 19 septembre 2023, auprès de nos confrères de Brut et Franceinfo. Initialement lancé en 2019 pour les jeunes de 15 à 17 ans, le dispositif a pour vocation de devenir « un passage républicain pour toute une génération », a ainsi déclaré Prisca Thevenot. Pourtant, aucun projet de loi visant à instaurer l'obligation du SNU n'est à l'ordre du jour sur l'agenda gouvernemental. La secrétaire d'État à la Jeunesse justifie cela par la nécessité de « monter en puissance » plutôt que de le rendre obligatoire directement.
Si Prisca Thevenot avance prudemment, c'est parce qu'elle considère que le sujet doit être travaillé en « co-construction avec les jeunes » pour que cette politique publique soit « la leur ». Elle insiste également sur l'importance de clarifier ce qu'est réellement le SNU, souvent mal compris et caricaturé selon elle. Il n'y aurait « rien de pire » que de forcer un jeune à faire le SNU, c'est pourquoi il faut qu'il soit « volontaire et voulu », dixit la secrétaire d'État à la Jeunesse.
Une avancée à pas de loup : des premiers essais dans quatre départements
Depuis son lancement, le SNU a du mal à séduire les jeunes. En effet, seulement 45.000 jeunes se sont portés volontaires sur les 800.000 éligibles. L'autre obstacle à la généralisation du SNU est son coût. En effet, selon un rapport sénatorial, le budget nécessaire serait de 2,4 à 3,1 milliards d'euros par an. Celui-ci a suscité de vives réactions de la part des syndicats enseignants qui préféreraient voir cet argent investi dans le budget de l'Éducation nationale.
Si Prisca Thevenot vient de relancer le projet du gouvernement, la généralisation du SNU reste encore bien incertaine. Le gouvernement continue d'avancer à pas de loup et ce malgré des tests dans différents départements.« Généralisation ne signifie pas précipitation », conclut la secrétaire d'État à la Jeunesse.