EDF a joué et… a perdu. Un trader d'une filiale de l'électricien a fait perdre 400 millions d'euros à l'entreprise, après avoir spéculé à la baisse sur les prix de l'électricité qui n'est jamais arrivée.
EDF, en délicatesse financière, n'avait sans doute pas besoin de ça. Un trader d'EDF Trading (EDFT), a perdu un pari sur le marché de l'électricité selon des informations du Figaro. L'entreprise a dû essuyer une perte colossale de 400 millions d'euros, du jamais vu dans le secteur. Le trader avait spéculé à la baisse sur les prix de l'électricité de pointe hivernale, produite et livrée entre 8h et 20h du lundi au vendredi. Un pari fait à un moment où les marchés faisaient flamber les cours de l'énergie. Début octobre, il est obligé d'abandonner son pari alors que le prix du mégawattheure dépassait les 200 euros… Quatre fois plus cher qu'il y a un an.
Spéculation à la baisse sur un marché en hausse
EDF n'a pas voulu commenter l'affaire, tout comme le ministère de l'Économie (l'État détient 80% du capital de l'entreprise). Néanmoins, c'est un coup pour rien pour le groupe, puisqu'il a compensé cette perte par des gains réalisés sur ce même marché. Par conséquent, le coup perdu de ce trader pourrait ne pas être évoqué durant la présentation des résultats du troisième trimestre, prévus pour le 10 novembre. Mais si la perte avait eu un impact sur les comptes d'EDF, alors elle aurait été rendue publique : en tant que société cotée en Bourse, c'est la règle d'informer les marchés en cas de perte d'une telle ampleur.
Enquête interne
Le trader n'est pas au bout de ses peines. EDF Trading lui a coupé son accès aux logiciels lui permettant de jouer sur les marchés, et une procédure de licenciement a été lancée contre lui. L'entreprise a également lancé une enquête interne afin de déterminer la manière dont le trader s'y est pris pour perdre autant d'argent. Et surtout, pour éviter que ce précédent ne se reproduire à l'avenir.
