Les pubs britanniques optent pour un nouveau type de tarification, baptisé « Unhappy Hour » par les critiques, en augmentant le prix de la bière pendant les heures de pointe. Derrière cette hausse se cachent des raisons économiques complexes, mais la stratégie soulève la colère de la clientèle.
« Unhappy hour » : la bière plus chère dans les pubs britanniques
Depuis quelques semaines, près de 800 des 4.000 établissements de Stonegate Group, un leader du marché des pubs au Royaume-Uni, ont adopté une tarification dynamique, ou « surge pricing ». Concrètement, une pinte de bière dans les chaînes Slug & Lettuce et Craft Union de Stonegate peut coûter 20 pence (environ 23 centimes d'euro) de plus durant des créneaux horaires spécifiques. Selon une porte-parole de Stonegate, cette hausse est surtout observable pendant les soirées et les week-ends pendant les heures de pointe. Ce modèle de tarification, qui était autrefois réservé à des événements comme les matchs de football, est maintenant plus généralisé. Tom Stainer, à la tête de l'association Campaign for Real Ale, a critiqué cette approche en la surnommant « Unhappy Hour », en opposition aux « Happy Hours » où les tarifs sont généralement réduits.
Une pinte toujours plus chère
Les motifs avancés pour cette hausse tarifaire sont multiples. Stonegate a enregistré des pertes importantes de 23 millions de livres sterling (26,76 millions d'euros) au premier trimestre de cette année. De plus, l'entreprise cite la hausse des coûts opérationnels, notamment les dépenses énergétiques et le coût du personnel supplémentaire, comme justifications pour cette nouvelle tarification. L'introduction de cette variation tarifaire n'est pas sans conséquences, elle soulève des questions sur la manière dont les consommateurs pourraient réagir à ces augmentations. En effet, le coût plus élevé de la bière pourrait entraîner une baisse de la fréquentation de ces établissements, rendant la stratégie contre-productive à terme.
Les enjeux de l'« unhappy hour » pour les pubs et les consommateurs
Dans un contexte économique fragile et alors que le prix moyen d'une pinte de bière au Royaume-Uni a déjà augmenté pour atteindre 4,31 livres (5 euros) en juillet dernier, l'initiative de Stonegate pourrait bien être un pari risqué. Elle met en évidence un dilemme : comment les entreprises peuvent-elles équilibrer la nécessité de générer des revenus avec le risque d'éloigner une partie de leur clientèle ? L'« Unhappy Hour » pourrait bien être un tournant dans la culture des pubs britanniques, avec des conséquences potentiellement significatives pour les consommateurs et les propriétaires d'établissements.