Les futurs emprunteurs le savent : pour obtenir un crédit immobilier, il faut passer par la case « questionnaire santé ». Un questionnaire qui peut causer quelques soucis : les informations qui y sont collectées peuvent conduire à un surcoût du crédit voire à un refus de dossier de la part des banques. Ces dernières utilisent en effet ces informations, parfois très détaillées, pour prévoir le risque que représente le crédit. Mais au Crédit Mutuel, ça va bientôt changer… pour certains emprunteurs.
Crédit Mutuel : plus de questionnaire santé pour la résidence principale
Dans un entretien accordé au journal Le Monde publié le 9 novembre 2021, Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel, annonce la nouvelle : le questionnaire santé ne sera plus. La banque le supprime dès ce mardi 9 novembre 2021… mais uniquement dans certains cas, et tout particulièrement dans le cadre d’un seul projet immobilier.
Le questionnaire santé n’existera plus pour les dossiers visant à acheter une résidence principale. Sont donc exclus les résidences secondaires ou encore les investissements locatifs. Et ce n’est pas tout : tous les futurs acheteurs ne sont pas concernés. Nicolas Théry précise au journal Le Monde que seuls les clients « fidèles » sont concernés. Pour en faire partie, il faut avoir domicilié les revenus dans un établissement Crédit Mutuel ou CIC pendant une durée minimum de sept années. Enfin, seuls les emprunteurs de moins de 62 ans et seuls les crédits de moins de 500.000 euros sont concernés.
Mais malgré ces limites, la mesure est une première en France et vise à répondre à une problématique : celle du surcoût du crédit pour les malades.
Plus de surprimes sur les crédits futurs… mais aussi sur les crédits passés
Supprimer le questionnaire santé reviendra à faire prendre plus de risques au Crédit Mutuel, mais va permettre aux personnes avec des maladies chroniques ou étant guéries d’une maladie grave, comme un cancer, d’accéder à la propriété dans les mêmes conditions qu’une personne saine.
Nicolas Théry reste toutefois conscient que cela représente une perte pour sa banque, qu’il assume : « Nos comptables ont fait le calcul : nous allons perdre une trentaine de millions d’euros en annulant les surprimes médicales que nous encaissions jusqu’à présent. Par ailleurs, nous estimons que la fin du questionnaire de santé nous coûtera jusqu’à une quarantaine de millions par an », explique-t-il dans l’entretien accordé au Monde.
Car outre la suppression du questionnaire santé, et donc des surprimes, pour les nouveaux crédits, le Crédit Mutuel va supprimer les surprimes pour les crédits déjà en cours. Une bonne nouvelle pour les concernés, qui sont nombreux : « l’objectif, c’est d’éviter la double peine, la maladie et l’exclusion de l’accès à la propriété ».