D’après une étude, à compétence égale, « les candidats dont l’identité suggère une origine maghrébine ont 31,5% de chances de moins d’être contactés par les recruteurs que ceux portant un prénom et un nom d’origine française ».
La discrimination deux fois plus forte dans les métiers peu qualifiés
Une étude a été publiée mercredi 24 novembre 2021 par l’Inter service Migrants-Centre d’observation et de recherche sur l’urbain et ses mutations et l’institut des politiques publiques. Cette étude, qui a pour nom « Discrimination à l’embauche des personnes d’origine supposée maghrébine : quels enseignements d’une grande étude par testing ? », explique que les personnes d’origine maghrébine sont plus plus souvent discriminées à l’embauche que les personnes ayant un nom et un prénom à consonnance française.
Afin d’obtenir le même nombre de réponses positives, les personnes d’origine maghrébine doivent envoyer 1,5 fois plus de candidatures que les personnes d’origine française. L’étude montre également que les discriminations à l’embauches sont deux fois plus présentes dans les métiers peu qualifiés par rapport aux métiers qualifiés. Les emplois les plus souvent concernés sont des postes de commerciaux, d’employés administratifs ou encore de commis de cuisine.
De la discrimination malgré la mise en oeuvre de politiques publiques
Depuis le 27 janvier 2017 et la mise en place de la loi égalité et citoyenneté, les entreprises de plus de 300 salariés sont obligées de recruter sans discrimination. Parmi 2.400 postes testés par cette étude, plus de la moitié des recruteurs (soit pour 1.516 postes) ont donné des traitements identiques quelle que soit l’origine du candidat. « Les employeurs refusent 20,5% plus fréquemment les candidatures dont l’identité est à consonance maghrébine que celles dont l’identité est à consonance française », indique l’étude.
Pour les auteurs de cette étude, la discrimination à l’embauche des personnes d’origine maghrébine reste un phénomène « généralisé et persistant » en France. D’après l’étude, les secteurs qui ont des difficultés à recruter n’échappent pas à cette discrimination à l’embauche des personnes dont le nom est à consonnance maghrébine.