Macron place-t-il ses pions pour un troisième mandat ?

Une déclaration qui ne passe pas inaperçue .... 

Il semble bien que l'élément qui sortira finalement de la grande réunion voulue par le président Emmanuel Macron avec les présidents des partis de l'opposition, à l'école de la Légion d'honneur à Saint Denis, se résumera à sa déclaration au sujet de la limitation des mandats présidentiels. C'est au cours des longues palabres sur différentes thématiques telles que le préférundum, l'immigration, les projet de lois , et bien d'autres, qu'est venu le sujet de la limitations mandats présidentiels.

D'après nos confrères du Figaro, c'est suite à la proposition de Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, pour limiter le mandat présidentiel à un septennat non renouvelable, que le président s'est laissé emporté par une critique incisive : « ne pas pouvoir être réélu est une funeste connerie ». Bien que cette déclaration intervient au cours de nombreuses discussions, elle a suscité de vives réactions de la plupart des membres de l'échiquier politique.

Les réactions au sein de la classe politique

Jean-Luc Mélenchon, bien que non présent lors de la rencontre, n'a pas ménagé ses critiques sur l'ensemble de la réunion : « Chacun a récité son programme, point final. Macron a répété le sien. Que vaut une telle « discussion » à 3 heures du matin ? Et les questions sociales après minuit ? Consternant. Cette méthode court-circuite encore la démocratie parlementaire et sociale » tout en suggérant à propos de la déclaration du Président qu'il avait « craqué ».

D'autres, comme le président du Parti communiste, Fabien Roussel, ont nuancé les propos du président, estimant qu'il ne parlait pas de lui-même mais de la sanction populaire de l'élection. L'Insoumis Manuel Bompard a, quant à lui, évoqué une déclaration ambiguë de la part du chef de l'État.

Limitation des mandats présidentiels : vers une modification prochaine de la Constitution ?

En juin dernier, Richard Ferrand, ex-président de l'Assemblée, avait déjà suscité la controverse lors d'un entretien pour Le Figaro en exprimant son souhait de revenir sur la réforme constitutionnelle de 2008 limitant à deux le nombre de mandats présidentiels consécutif : « à titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc… Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens ». Ces déclarations avaient été vivement critiquées par les Insoumis, avec des figures comme Manon Aubry et Mathilde Panot s'exprimant ouvertement contre cette idée.

Vraie ou fausse polémique, les déclarations de Richard Ferrand comme celle du président Emmanuel Macron relancent le débat sur le limitation des mandats présidentiels. Nombreux sont ceux qui ont pointé les limites du quinquennat. Parmi eux, Olivier Rouquan, chercheur associé au CERSA et auteur d'En finir avec le président (Les Pérégrines, 2017), avait pointé les limites du quinquennat, mais jusqu'à présent, aucune démarche n'ont été faites pour modifier la Constitution. Jusqu'à quand... ?