Le gouvernement envisage un réajustement des baisses d’impôts de production, ce qui suscite l’agacement du patronat. La mesure pourrait être étalée sur quatre ans, au lieu des réductions promises précédemment. Le contexte budgétaire tendu et la nécessité de réduire le déficit sont au cœur de cette décision, qui fait l’objet de vives discussions.
Réajustement des baisses d’impôts pour les entreprises, ça va coincer avec les patrons
L'exécutif semble prêt à étaler la baisse des impôts de production sur quatre ans, avec une réduction d'un milliard d'euros chaque année entre 2024 et 2027, selon une information des Echos. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, prépare le terrain à ce possible recul, la baisse de 4 milliards aurait dû être effective dès 2023, puis 4 autres milliards en 2024. Il explique maintenant qu'un équilibre doit être trouvé entre le rétablissement des comptes publics et les promesses fiscales. Cette trajectoire provoque évidemment une réaction négative du patronat. Ce dernier se sent victime du contexte économique, et le nouveau président du Medef, Patrick Martin, est particulièrement préoccupé. Il estime que ce réajustement des baisses d'impôts pourrait compromettre la compétitivité des entreprises et leurs investissements dans la transition écologique.
Le réajustement des baisses d'impôts mal vu par le Medef
Le patronat ne baisse pas les bras et espère encore convaincre le président Emmanuel Macron. Patrick Martin souligne que la réduction de 4 milliards d'euros ne représente que 0,4 % de la dépense publique et s'interroge sur l'incapacité de l'État à identifier des économies correspondantes. Les dirigeants de PME sont particulièrement affectés par cette perspective, alors que les grands groupes pourraient plus facilement amortir cette mesure. Le calendrier évoqué suscite également des doutes, notamment en raison des échéances proches des prochaines élections.
Les PME inquiètes
L'étalage de la baisse des impôts de production sur quatre ans s'inscrit dans un contexte budgétaire où le gouvernement doit entamer une réduction du déficit. Cette démarche fait partie d'une volonté de montrer que tous, entreprises et ménages, doivent contribuer. « Tout le monde doit faire un effort », reconnaît-on à Bercy. Cependant, Bercy réaffirme son engagement envers la politique de l'offre, insistant sur le fait qu'il n'y a aucun changement dans la stratégie économique. Plusieurs projets de hausses de taxes sont à l'étude, et la réflexion sur la possible fin de certains allègements de cotisations patronales sur les salaires supérieurs à 2,5 SMIC suscite également de l'inquiétude.