L’été 2023 a réservé une surprise désagréable à de nombreux consommateurs français. Des factures d’électricité atteignant parfois plusieurs milliers d’euros ont été envoyées, suscitant l’incompréhension et la colère. Ces montants exorbitants sont le résultat de régularisations liées à la hausse des prix de l’énergie. Mais que s’est-il passé ?
Facture d’électricité : le choc des régularisations
Facture d’électricité : une régularisation inattendue
La très mauvaise surprise estivale
Des milliers de clients, abonnés à des fournisseurs alternatifs d'électricité, ont été confrontés à des factures de régularisation astronomiques, relate FranceInfo. Certains montants atteignent même 10.000 euros, une somme équivalente à bien plus qu’un mois de salaire pour beaucoup. Sur les réseaux sociaux, l'indignation est palpable, avec de nombreux témoignages et photos de factures partagés.
Les raisons derrière la hausse
La principale cause de ces factures régularisations est la hausse des coûts d'approvisionnement de l'énergie. Les fournisseurs alternatifs, tels qu'Engie et Eni, ont répercuté ces augmentations sur leurs clients. Caroline Keller, porte-parole du médiateur de l'énergie interrogée par Le Figaro, explique que cette explosion des coûts est souvent liée « au renouvellement de contrats d’approvisionnement à prix fixe, sur des durées de trois ans ».
La communication des fournisseurs en question
Des clients dans le flou
Beaucoup de clients se sentent trahis, estimant ne pas avoir été correctement informés de ces augmentations. Un sentiment renforcé par le fait que certains pensaient être protégés par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement. Or, ce n’était pas le cas : le bouclier énergétique protégeait les ménages bénéficiant des tarifs réglementés de l’électricité (TRV) ou… des tarifs indexés sur ceux-ci. Et c’est ainsi que des collectifs se forment, comme celui initié par Vincent Audigier, pour contester ces factures. Il a reçu une facture d'électricité de près de 10.000 euros pour l’hiver 2022-2023.
Obligations des fournisseurs d'électricité et de gaz
La loi stipule que les fournisseurs doivent informer leurs clients d'une hausse des prix au moins un mois à l'avance et de manière claire. Or, cette communication semble avoir fait défaut dans de nombreux cas. Caroline Keller souligne que si les fournisseurs se contentent d'envoyer un simple email sans préciser l'ampleur de l'augmentation, l'information est jugée incorrecte.
Les actions possibles pour les consommateurs
Contester la facture d'électricité ou de gaz
Avant de saisir le médiateur de l'énergie, les consommateurs doivent d'abord contacter le service client de leur fournisseur. Si aucune solution n'est trouvée après deux mois, le médiateur peut alors être saisi. Ce dernier tentera de trouver un accord à l'amiable entre les deux parties.
Les fournisseurs face à la situation
Face à la grogne, des entreprises comme Eni et Engie ont pris des mesures. Eni propose un « traitement personnalisé des demandes au cas par cas », tandis qu'Engie rappelle que ses clients peuvent résilier leur contrat sans frais à tout moment. Le fournisseur historique souligne en outre que « les clients mensualisés avec une facture de régularisation représentant 7 fois la mensualité et au moins 500 euros de reste à payer sont contactés juste avant envoi de leur facture ».
Explosion des factures d’électricité : vers une situation durable ?
La tendance actuelle
Tandis que les clients concernés par ces factures d'électricité élevées cherchent une solution, la question se pose : comment va évoluer le prix de l’électricité en 2023 ? Malheureusement, la hausse des prix de l'électricité ne semble pas près de s'arrêter. Avec la fin progressive du bouclier tarifaire et une augmentation de 10% du tarif régulé de l'électricité en août 2023 (la deuxième hausse de l’année malgré les promesses du gouvernement), la situation pourrait encore s'aggraver dans les mois et années à venir.
Le rôle du médiateur de l'énergie
Le médiateur a déjà pointé du doigt plusieurs fournisseurs pour manque de transparence. En 2022, Mint Energie, Méga Energie et Wekiwi étaient notamment dans son viseur. Et sa quantité de travail ne risque pas de baisser. Caroline Keller indique que le nombre de litiges liés aux prix a doublé entre 2021 et 2022.