Après des années de déficits commerciaux abyssaux, la France semble enfin voir le bout du tunnel. Le premier semestre 2023 a été marqué par une réduction significative du déficit, principalement grâce à la baisse des prix de l’énergie. Mais quels sont les autres facteurs qui ont contribué à cette amélioration ? Et que peut-on attendre pour l’avenir ?
Déficit commercial : la France le diminue de plus de 30 milliards
Un déficit commercial en nette amélioration
Le déficit commercial de la France a connu une baisse significative au premier semestre 2023, s'établissant à 54 milliards d'euros, contre 89 milliards au semestre précédent. Cette amélioration est en grande partie due à la baisse de la facture énergétique. En effet, les prix de l'énergie sur le marché mondial se sont apaisés après avoir atteint des sommets en 2022, notamment en raison des tensions liées à l'invasion russe en Ukraine. Hors énergie et matériel militaire, le solde commercial reste toutefois déficitaire de 30 milliards d'euros.Les chiffres dévoilés par le ministère du Commerce extérieur montrent que, malgré un contexte international tendu, la France a su tirer son épingle du jeu. Les exportations hexagonales de marchandises ont enregistré un léger repli de 0,8% en valeur, mais ont progressé en volume de 2,6%.
De plus, la part de marché de la France dans le commerce mondial s'est améliorée, passant de 2,5% à 2,8%. Plusieurs facteurs ont contribué à la réduction du déficit commercial. La baisse des prix de l'énergie a joué un rôle majeur. Les cours du pétrole et du gaz ont fortement reculé, avec le Brent passant de 112 dollars en juillet 2022 à 74,8 dollars en juin 2023. L'appréciation de l'euro face au dollar a également allégé la facture énergétique. D'autres éléments, tels que l'amélioration des performances commerciales de certains secteurs clés et la baisse des importations, ont également joué un rôle. Les importations ont reculé de 9,4%, notamment en raison de la chute des prix de l'énergie et des matières premières.
Les secteurs clés de la reprise
Plusieurs secteurs ont contribué à cette amélioration du déficit commercial. L'aéronautique, par exemple, a vu ses exportations augmenter de 12%, affichant un excédent de 16 milliards d'euros. Les parfums et cosmétiques ont également progressé de 7%, avec un excédent de 8 milliards d'euros. Le secteur automobile, quant à lui, a enregistré une hausse de 8% de ses exportations, portée notamment par le segment des véhicules électriques. Cependant, tous les secteurs n'ont pas connu la même dynamique. Le secteur agricole, par exemple, a vu ses exportations reculer de 5%, en raison d'un retour à la normale des prix des matières premières agricoles.
Si la baisse du déficit commercial est une bonne nouvelle, l'avenir reste incertain. Le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, a souligné que la situation reste soumise aux aléas du second semestre. Plusieurs défis se profilent à l'horizon, notamment l'inflation élevée, la hausse des prix des matières premières et le ralentissement de l'activité économique dans la zone euro. Cependant, la France peut se targuer de bons résultats dans le secteur des services, qui devraient dégager un excédent confortable de 20 milliards d'euros. Le tourisme et les services financiers sont les principaux moteurs de cette performance, avec des excédents respectifs de 11 milliards et 6 milliards d'euros.