La canicule que le monde vient de vivre en juillet 2023 aurait coûté aux économies nationales entre 0,1 et 1,3 point de PIB, avec une moyenne de 0,6 point de PIB perdu, apprend-on d’une étude d’Allianz Trade.
La canicule de juillet 2023 aurait amputé 0,6 point de PIB
Les canicules occasionnent des pertes économiques croissantes
Les canicules qui ont sévi en juillet 2023 aux États-Unis, en Europe du Sud et en Chine auraient coûté 0,6 point de PIB en moyenne en 2023, a calculé le spécialiste de l'assurance-crédit Allianz Trade. Le coût varie, allant de 0,1 point pour la France à 1,3 point pour la Chine. Une journée de chaleur extrême peut équivaloir à une demi-journée de grève. Cette baisse de productivité s'explique en partie par le fait que les employés réduisent leurs heures de travail, ralentissent leur cadence et commettent davantage d'erreurs à cause de la chaleur. La capacité à effectuer des travaux physiques peut chuter de 40% à 32°C et encore davantage à 38°C. Une étude a montré que chaque jour de chaleur supplémentaire (>32°C) réduisait les salaires annuels de 0,04%.
Les pays les plus touchés sont la Chine, l'Espagne et la Grèce, qui auraient perdu près d'un point de PIB. L'Italie aurait perdu la moitié de ce montant, les États-Unis un tiers et la France une quantité négligeable. Selon l'Organisation internationale du Travail (OIT), le stress thermique réduira les heures de travail potentielles dans le monde de 2,2%, soit l'équivalent de 80 millions d'emplois à temps plein. En 2021, 470 milliards d'heures de travail potentielles ont été perdues, soit une hausse de 37% par rapport à la moyenne annuelle des années 1990-1999.
S'adapter pour atténuer l'impact
Il est essentiel d'appréhender ce phénomène en tenant compte des décisions sociétales. Les pertes de productivité dues à la chaleur peuvent être atténuées grâce à diverses approches : technologiques, infrastructurelles, réglementaires et comportementales. Adapter les horaires de travail, privilégier les heures matinales ou tardives et recourir à des mécanismes de refroidissement passifs sont des solutions prometteuses. Une planification urbaine qui prend en compte le climat et des modifications de la conception des bâtiments peuvent répondre efficacement aux hausses des températures de base.
Toutefois, l'adaptation à ces conditions extrêmes est un processus progressif. L'air conditionné n'est pas une solution miracle, notamment en raison de son coût ou de son impraticabilité pour certains travailleurs extérieurs. De plus, un recours massif à la climatisation augmenterait considérablement la consommation d'énergie, aggravant ainsi les canicules si cette énergie provient de combustibles fossiles. Il est donc crucial d'accélérer la transition vers des sources d'énergie propres.