Facturation électronique : la mise en place reportée… sans date

Alors que la transition vers la facturation électronique était attendue avec impatience par certains et redoutée par d’autres, un coup de théâtre vient bouleverser les plans : le report de la généralisation. Mais quels sont les enjeux cachés derrière cette décision ? Et quel impact cette décision aura-t-elle sur l’objectif premier de la réforme, la lutte contre la fraude à la TVA ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 2 août 2023 à 10h12
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Facturation électronique : la mise en place reportée… sans date - © Economie Matin
20 MILLIARDS €L'Insee estime la fraude à la TVA à plus de 20 milliards d'euros par an.

Facturation électronique : un report inattendu

L'annonce a fait l'effet d'une bombe dans le monde des affaires. Initialement prévue pour juillet 2024, la généralisation de la facturation électronique a été reportée. Bercy, le ministère de l'Économie, a annoncé le 28 juillet 2023 repousser cette échéance pour garantir une mise en œuvre « dans les meilleures conditions possibles ». La nouvelle date sera définie dans la prochaine loi de finances qui sera débattue à l’automne 2023.

Cette décision est le fruit de nombreuses discussions avec les fédérations professionnelles, les entreprises et les éditeurs de logiciels. L'objectif ? Assurer la réussite de cette réforme majeure pour l'économie française. Les plateformes de dématérialisation, qui jouent un rôle crucial dans ce dispositif, continuent de s'immatriculer pour être prêtes le jour J.

Les enjeux de la facturation électronique

La facturation électronique n'est pas qu'une simple dématérialisation des factures. Elle vise à simplifier les obligations déclaratives de TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) et à renforcer la lutte contre la fraude fiscale. En effet, cette réforme devrait permettre une collecte plus efficace de la TVA et réduire les délais de paiement entre clients et fournisseurs.

Pour les entreprises, les avantages sont nombreux. Le gouvernement estime un gain potentiel de 4,5 milliards d'euros par an pour les PME. Cependant, la transition nécessite des investissements pour se conformer aux nouvelles normes, notamment le choix d'une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) ou du portail public Chorus Pro.

Un défi pour les entreprises

Si la facturation électronique promet de nombreux avantages, elle représente aussi un défi de taille pour les entreprises. Un sondage Ipsos pour Sopra Steria Next et Kolecto a révélé que 75% des entreprises interrogées ne connaissent pas précisément les enjeux de cette réforme. De plus, les TPE semblent être les moins préparées à cette transition.

Bercy souhaite éviter un scénario similaire au guichet unique pour les formalités des entreprises, qui avait connu des débuts difficiles. Le report vise donc à garantir une application fluide de la loi et à donner aux entreprises le temps nécessaire pour s'adapter.

Vers une nouvelle date pour la facturation électronique ?

Pour l'instant, aucune nouvelle date n'a été fixée pour la généralisation de la facturation électronique. La décision sera prise dans le cadre de la loi de finances pour 2024. Ce report offre une bouffée d'oxygène aux entreprises, leur permettant de mieux se préparer à cette transition majeure.

Il est essentiel que les entreprises saisissent cette opportunité pour se préparer au mieux. La facturation électronique est une étape incontournable vers la modernisation et la digitalisation des processus d'affaires. Seules les entreprises prêtes à relever ce défi pourront tirer pleinement profit de ses avantages.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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