Fiona Scott Mouton, une Américaine nommée chef économiste à la Commission européenne, suscite des inquiétudes au sein du Medef. L’organisation estime que la régulation du numérique est cruciale pour la France et l’UE face aux États-Unis. Elle demande à la Commission de revoir sa décision et plaide pour une plus grande souveraineté européenne. Cette nomination soulève également des interrogations sur les règles de nomination des institutions européennes.
Nomination controversée de Fiona Scott Mouton à la Commission européenne
Une nomination controversée
Le Collège des Commissaires de la Commission européenne a nommé Fiona Scott Mouton, une Américaine, chef économiste de la direction générale de la concurrence. Le fait qu'elle ait travaillé pour des entreprises technologiques américaines et pour le département de la justice américaine à la division antitrust inquiète le Medef, qui considère que cette nomination à la régulation du numérique est un enjeu capital pour la France et pour l'Europe.
Le Medef rappelle que l'Europe a récemment adopté le Digital Markets Act (DMA) pour défendre la souveraineté numérique de l'UE face aux États-Unis. Cependant, le département de la Justice américain a condamné un grand nombre d'entreprises européennes et françaises, dont BNP Paribas ou Airbus, à de lourdes sanctions financières, tout en épargnant généralement les entreprises américaines. Dans ce contexte, la nomination de Fiona Scott Mouton, qui a travaillé pour des entreprises technologiques américaines et pour le département de la Justice américain, pose question.
Le Medef demande une révision de la décision de nomination
Le Medef estime qu'il est impératif que l'Union européenne retrouve plus de souveraineté et une autonomie stratégique dans la concurrence économique mondiale. Dans un communiqué, il a notamment déclaré : "Au moment où il est impératif que l’Union européenne retrouve plus de souveraineté et une autonomie stratégique, dans la concurrence économique mondiale de plus en plus exacerbée à laquelle nous assistons, il est regrettable de retrouver dans l’administration bruxelloise toujours autant de naïveté et d’indifférence, voire de mépris pour l’opinion publique européenne à quelques mois de futures élections majeures pour l’avenir de l’UE."
Le Medef soutient une initiative transpartisane du Parlement européen, qui demande à la Commission de revoir sa nomination. Le réseau Medef compte 190 000 entreprises adhérentes en France, dont une majorité de TPE-PME.
Des règles à revoir
Au-delà de la nomination de Fiona Scott Mouton, le Medef estime qu'il faut revoir certaines règles de nomination aux postes clés des institutions européennes. Il propose notamment que les ressortissants des 27 pays membres de l'UE soient privilégiés pour les postes stratégiques. Dans le contexte actuel de concurrence économique mondiale, il est important que l'UE dispose des ressources et des talents nécessaires pour remplir les missions confiées par les États et leurs ressortissants.