Les actifs de Danone en Russie passeront « sous contrôle temporaire de l’État », stipule un décret signé par Vladimir Poutine le 16 juillet 2023. Dans les faits, cela signifie la nationalisation des actifs de la société dans le pays.
Nationalisation de Danone en Russie : le couperet vient de tomber
La nationalisation de Danone Russie, une « mesure de rétorsion » de la part de Vladimir Poutine
L’incertitude autour du sort de Danone en Russie vient de se dissiper. Mais la nouvelle n’a rien de positif : d’après un décret signé par Vladimir Poutine le 16 juillet 2023, les actifs de Danone en Russie passeront « sous contrôle temporaire de l'État ». Ils seront gérés par l’agence publique Rosimuschestvo. L'ordonnance concerne 83.292.493 actions ordinaires de Danone Russie détenues par la société de droit français Produits Laitiers Frais Est Europe, ainsi que 85.000 actions de Danone Trade, la seconde entité juridique du groupe français en Russie.
Pour la Russie, la nationalisation des actifs d’entreprises étrangères constitue une mesure de rétorsion dans la mesure où les autorités des pays dont sont issues ces entreprises avaient saisi des actifs appartenant à des sociétés et citoyens russes sur leurs territoires respectifs. En avril 2023, le président russe a donc signé un décret permettant le passage sous contrôle temporaire de l’État russe des biens, actions et parts dans le capital social des sociétés russes contrôlées par des entités de pays « non amicaux ».
Danone avait cherché à vendre sa filiale russe… en vain
En mars 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Danone avait annoncé la suspension de ses projets d'investissement en Russie. L'entreprise avait néanmoins précisé que cette décision ne concernerait pas la production et la distribution de produits alimentaires. Le 23 mars 2022, Danone avait déclaré qu'elle continuerait à produire des produits laitiers et des aliments pour bébés en Russie, mais qu'elle mettait fin à tous les autres liens avec le pays.
En octobre 2022, l'entreprise a annoncé son intention de se retirer des activités en Russie. Le contrôle de la division de production de produits laitiers et végétaux devait être transféré à un nouveau propriétaire. La société avait alors expliqué qu'elle considérait cette décision comme la meilleure option pour assurer la continuité à long terme de l'exploitation de ses activités locales pour ses salariés, ses consommateurs et ses partenaires. Mais ces négociations n’ont pu aboutir : le décret de Vladimir Poutine est tombé avant.