En France, le Revenu de Solidarité Active (RSA) est un instrument clé dans la lutte contre la pauvreté. Cependant, malgré son rôle crucial, le RSA ne parvient pas à éradiquer la pauvreté. Cet article explore les défis et les opportunités du RSA dans la lutte contre la pauvreté.
RSA : les allocataires vivent sous le seuil de pauvreté
Le RSA : un bouclier contre la grande pauvreté
Le RSA, attribué à plus de deux millions de foyers en France, est un outil essentiel pour lutter contre la pauvreté. Il offre une protection efficace contre la "très grande pauvreté", définie comme 40% du revenu médian national. En effet, seulement 16% des bénéficiaires du RSA souffrent de cette extrême précarité. Cependant, le Revenu de solidarité active ne permet pas à ses bénéficiaires de franchir le seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian. En effet, 65% des bénéficiaires du RSA vivent sous ce seuil.
Fin 2017, selon les données de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), la moitié des personnes touchant le RSA ont un « niveau de vie inférieur à 940 euros par mois ». Or, en moyenne, le niveau de vie des Français est près de deux fois supérieur : 1.770 euros par mois.
Les bénéficiaires de minima sociaux, selon la DREES, touchent en moyenne 550 euros. Ce qui représente tout de même 35% du revenu disponible de ces ménages. Mais ce sont les bénéficiaires du RSA qui sont les plus pauvres.
Le retour à l'emploi : un objectif non atteint
L'objectif principal de cette aide est de faciliter le retour à l'emploi de ses bénéficiaires. Cependant, cet objectif n'est pas atteint pour près des deux tiers de ses bénéficiaires. Le taux de retour à l'emploi des bénéficiaires du RSA est de 3,9% par mois en 2019, très inférieur à celui de la moyenne des demandeurs d'emploi (8,2%). De plus, les emplois obtenus sont souvent plus précaires. Sept ans après l'entrée au Revenu de solidarité active, selon la DREES, seulement 34% des bénéficiaires ont quitté le dispositif et sont en emploi, dont seulement un tiers de façon stable.
L'accompagnement des bénéficiaires du RSA est un défi majeur. Environ 40% des bénéficiaires ne disposent pas de contrat d'accompagnement, un document obligatoire pour formaliser les engagements respectifs des pouvoirs publics et de l'allocataire. De plus, l'accompagnement offert est souvent inadapté aux difficultés spécifiques des bénéficiaires du RSA. Les bénéficiaires suivis par Pôle emploi bénéficient de moins d'une prestation par an en moyenne, de type atelier ou formation.
Nombre de foyers bénéficiaires du RSA | Plus de 2 millions |
Taux de bénéficiaires du RSA vivant sous le seuil de pauvreté | 65% |
Taux de retour à l'emploi des bénéficiaires du RSA | 3,9% par mois en 2019 |
Proportion de bénéficiaires du RSA sans contrat d'accompagnement | 40% |