Après avoir subi la crise sanitaire, la pénurie de semi-conducteurs et la hausse des coûts des matières premières, les constructeurs automobiles ne sont pour autant pas sortis de l'auberge. La guerre en Ukraine provoque en effet de fortes perturbations de leur activité…
L'industrie automobile dans son ensemble subit les premiers effets de la guerre en Ukraine. À commencer par Renault, le constructeur occidental le plus exposé en Russie : le groupe exploite une usine près de Moscou, et il est l'actionnaire majoritaire (68%) d'AvtoVAZ, qui possède deux lignes de production d'où sortent principalement des voitures Lada. Renault emploie 40.000 salariés et vend en Russie, bon an mal an, un demi-million de véhicules. La ligne de production de Moscou a dû suspendre ses opérations, tandis qu'AvtoVAZ a décrété quatre jours d'arrêt de l'activité dans ses usines à cause d'un problème d'approvisionnement en semi-conducteurs.
Renault particulièrement touchée
Au-delà de Renault, c'est l'ensemble de la filière automobile qui est concernée par la guerre en Ukraine. Volkswagen, qui possède deux usines en Russie, a annoncé l'arrêt de la production et cessé l'exportation de véhicules dans le pays. Idem pour Mercedes et Toyota, ainsi que pour d'autres plus petits constructeurs comme Suzuki, Mazda ou encore Honda. Nissan et Mitsubishi poursuivent leurs opérations, mais les deux groupes s'attendent à de fortes perturbations dans les jours qui viennent.
Des matières premières plus difficiles à trouver
Les exportations ukrainiennes et russes de composants et de matières premières font également beaucoup de mal à l'industrie automobile. Les approvisionnements en gaz néon, qui entre dans la composition des semi-conducteurs, et en palladium (un métal indispensable pour les pots catalytiques), sont de plus en plus difficiles. Et il faut aussi prendre en compte la flambée générale des coûts des matières premières et du transport des marchandises : autant dire que le prix des voitures ne va pas aller en baissant dans les prochains mois.