Shein, le géant chinois de la fast-fashion, est devenu un phénomène mondial en raison de sa capacité à proposer une variété impressionnante de vêtements à des prix abordables. Cependant, cette réussite cache une réalité plus sombre : la surconsommation et son impact environnemental.
Shein : faut-il limiter la surconsommation de mode ?
Shein : Un Modèle de Fast-Fashion Unique
Shein est une entreprise qui a su tirer parti de l'ère numérique pour proposer une offre de vêtements sans précédent. Avec une mise à jour quotidienne de son catalogue, l'entreprise propose en moyenne 7.200 nouveaux modèles par jour, soit un total de 470.000 modèles disponibles en temps réel. Cette stratégie lui a permis d'enregistrer une croissance de 100% de son chiffre d'affaires en 2022, atteignant 30 milliards de dollars. C'est une croissance impressionnante qui témoigne de l'efficacité de son modèle d'affaires, basé sur une production rapide et une rotation constante des produits.
Cependant, cette production massive a un coût environnemental élevé. Selon l'ONG Les Amis de la Terre, chaque jour, la production de ces nouveaux modèles entraîne l'émission de 15.000 à 20.000 tonnes de CO2. De plus, la durée de vie moyenne d'un vêtement de fast-fashion n'est que de 7 à 8 fois, ce qui contribue à l'accumulation de déchets textiles. Cette situation est d'autant plus préoccupante que la majorité de ces vêtements finissent dans les décharges, contribuant ainsi à la pollution de l'environnement.
Les conséquences environnementales de la surconsommation
La surconsommation est un problème majeur lié à la fast-fashion. Shein, en proposant un nombre quasi illimité de modèles, encourage cette surconsommation. Les consommateurs sont incités à acheter plus, souvent des articles dont ils n'ont pas réellement besoin, contribuant ainsi à l'augmentation de la production de déchets textiles. Cette tendance à la surconsommation est alimentée par la culture de la "mode jetable", où les vêtements sont portés quelques fois seulement avant d'être remplacés par de nouveaux modèles.
Face à cette situation, des voix s'élèvent pour demander un changement. Les Amis de la Terre proposent notamment d'instaurer un plafond sur le nombre de pièces mises en vente, en cohérence avec les Accords de Paris. Cette proposition vise à limiter la surproduction et à encourager une mode plus durable et respectueuse de l'environnement. Il est clair que le modèle actuelde fast-fashion n'est pas durable à long terme, tant d'un point de vue environnemental que social. Il est donc essentiel de repenser notre façon de consommer la mode.
Vers une mode plus durable sans Shein
La prise de conscience de l'impact environnemental de la fast-fashion a conduit à l'émergence de mouvements prônant une mode plus durable. Ces mouvements encouragent les consommateurs à acheter moins, mais mieux, en privilégiant la qualité sur la quantité. Ils promeuvent également l'idée de la "mode circulaire", où les vêtements sont conçus pour être réutilisés, recyclés ou compostés, réduisant ainsi leur impact sur l'environnement.
Cependant, pour que ces initiatives aient un impact significatif, il est nécessaire que les grandes entreprises de la mode, comme Shein, s'engagent également dans cette voie. Cela implique de repenser leur modèle d'affaires pour réduire leur production et promouvoir des pratiques plus durables. C'est un défi de taille, mais nécessaire pour assurer la viabilité de l'industrie de la mode et la préservation de notre planète.