Les médecins généralistes sont confrontés à une pression croissante de l’Assurance maladie concernant les arrêts de travail. Cette situation, qui soulève des questions sur les pratiques médicales et la réglementation en vigueur, a des implications directes sur la profession médicale.
Arrêts de travail : MG France contre l’Assurance maladie
Arrêts de travail : les contrôles au centre d’une campagne contestée
Dans un communiqué, MG France, le syndicat des médecins généralistes, dénonce une « brutale campagne » de contrôles de l'Assurance maladie. Selon eux, « les lettres de menace de mise sous objectifs de prescriptions d’indemnités journalières commencent à pleuvoir sur les médecins généralistes ». L'Assurance maladie, de son côté, affirme qu'elle contrôle le taux d’indemnités journalières délivrées par chaque médecin, en se penchant tout particulièrement sur « ceux qui prescrivent 5 à 10 fois plus que la moyenne nationale ».
Selon MG France, « un millier de ‘forts prescripteurs’ est ciblé en priorité » par cette campagne de contrôle, mais 5000 médecins traitants seront également « convoqués à des entretiens confraternels et 15.000 recevront au moins une visite de délégués de l’Assurance maladie pour les avertir d’une pratique excessive ».
Les médecins généralistes, boucs émissaires ?
MG France s'interroge dans son communiqué publié le 16 juin 2023 sur les raisons de cette augmentation des arrêts de travail : « L’augmentation des IJ est réelle, mais est-elle liée à des changements de pratiques des médecins, ou est-elle liée à l'évolution de la société, au vieillissement des salariés et aux pressions sur l’augmentation de la productivité et des cadences ? ». Le syndicat déplore que les médecins généralistes soient des « boucs émissaires alors qu’ils subissent déjà les pires contraintes avec la baisse de leurs effectifs et les lois coercitives qui menacent ».
Le syndicat souligne également que « la pression que subissent les médecins généralistes traitants actuellement est telle qu’on ne peut absolument pas les soupçonner de complaisance vis-à-vis de patients exigeants ». En conséquence, le syndicat « condamne sévèrement la politique de mise en cause très large de la profession qui est une pression psychologique de plus et de trop ».
Les médecins généralistes sont néanmoins tenus de respecter certaines règles au sujet des arrêts de travail. En effet, en cas de non-conformité, ils s’exposent à une sanction financière plafonnée à 9.000 euros.