Croissance 2023 : le pessimisme de l’Insee

Après l’annus horribilis de 2020, puis les deux années de « rattrapage » qu’ont été 2021 et 2022, la croissance de la France va fortement ralentir. Dans sa note de conjoncture de juin 2023, l’Insee confirme sa prévision de croissance faible. Elle reste plus pessimiste que le gouvernement mais annonce une bonne nouvelle pour les ménages. L’inflation devrait commencer à reculer.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 16 juin 2023 à 11h35
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Croissance 2023 : le pessimisme de l’Insee - © Economie Matin
2,5%La croissance française en 2022 a été de 2,5%.

Selon l'Insee, la croissance sera « hésitante » en 2023

La note de conjoncture de l’Insee, publiée le 15 juin 2023, risque de ne pas faire plaisir au gouvernement. Ce dernier a prévu une croissance annuelle pour la France de 1%. Si elle est très inférieure à celle enregistrée en 2022, soit 2,5%, elle est optimiste. En tout cas lorsque comparée aux prévisions de la Banque de France et de l’Insee.

Les deux institutions sont d’accord pour dire que la croissance française va ralentir. L’Institut de statistiques confirme sa prévision de croissance annuelle pour 2023 de 0,6%. Près de moitié moins que le gouvernement…

Dans le détail, après 0,2% au premier trimestre 2023, selon les données provisoires de l’Insee, la croissance serait relativement stagnante. Au deuxième et au troisième trimestres 2023, elle s’établirait à 0,1%. Puis elle reprendrait des couleurs au dernier trimestre 2023, à 0,2%. Mais rien n’est joué.

Une consommation des ménages en forte baisse

Premier moteur de la croissance en France, la consommation des ménages est en berne depuis le début de l’année 2023. L’inflation à plus de 5% pèse lourd sur le budget des familles. D’autant plus que l’alimentation, dépense contrainte, est devenue le premier moteur de l’inflation en France. Elle affiche plus de 14% de hausse annuelle en mai 2023.

L’énergie aussi continue d’avoir des prix élevés. Surtout les carburants, malgré la baisse notable du prix du pétrole en Bourse. « La consommation des ménages fléchirait au printemps du fait d’un nouveau repli de la consommation alimentaire, puis ne se redresserait que légèrement au second semestre », écrit l’Insee.

Le redressement serait lié à une stabilisation du Revenu Disponible Brut (RDB) des ménages français. « Après un nouveau recul prévu au deuxième trimestre 2023, le pouvoir d’achat du RDB des ménages se stabiliserait donc au second semestre, du fait notamment du ralentissement des prix et du relatif dynamisme des revenus d’activité. »

Finalement, le pouvoir d’achat connaîtrait une légère hausse de 0,5% en moyenne sur l’année 2023. Mais l’évolution est nulle « par unité de consommation », souligne l’institut de statistiques. Ce qui n'aide pas la croissance.

La croissance reste basse, mais l’inflation ralentit

Seule bonne nouvelle au tableau : l’inflation. Alors qu’elle a été encore supérieure à 5% sur un an en mai 2023, elle commence à refluer selon l’institut de statistiques. Un ralentissement qui aurait même déjà commencé. « Le glissement annuel des prix à la consommation en France, à +5,1%, est descendu de son plateau qui se situait autour de +6%. »

Vers la fin de l’année 2023, l’Insee prévoit une inflation encore élevée, mais bien inférieure à celle enregistrée entre fin 2022 et début 2023. La hausse des prix pourrait ralentir aux alentours de 4% voire 4,5% au quatrième trimestre 2023.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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