Malgré une dette publique conséquente, l’agence de notation S&P Global maintient la note de la France à « AA », une évaluation que certains jugent plus généreuse que méritée. Cependant, la perspective reste négative, suggérant une possible dégradation à venir.
Dette publique : la note de la France ne change pas
La note « AA » attribuée par l'agence de notation S&P Global (anciennement Standard & Poor's) à la France soulève quelques interrogations quant à sa générosité. Selon l'agence Fitch, le pays semble en effet être mieux noté qu'il ne le mériterait, compte tenu de son endettement public élevé. Le niveau de la dette publique française est en effet préoccupant : elle devrait rester supérieure à 110 % du PIB pour la période 2023-2026. En comparaison, la France affiche le double de l'endettement médian des autres pays notés « AA ». Pourtant, le gouvernement français vise une réduction de cette dette à 108 % du PIB en 2027.
Une notation flatteuse face à une dette publique préoccupante
La note flatteuse de S&P Global est quoi qu'il en soit un soulagement pour le gouvernement, notamment après la dégradation de la note par Fitch en avril dernier. L'agence S&P Global a notamment salué la réforme des retraites et la fin programmée des aides énergétiques, dans le cadre d'une stratégie de consolidation budgétaire révisée par le gouvernement. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a accueilli cette note comme un « signal positif », déclarant que la stratégie du gouvernement en matière de finances publiques est « claire, ambitieuse et crédible ». Cependant, malgré la note « AA », l'agence de notation a maintenu une perspective « négative » pour la France, pointant les « risques » que représentent l'absence de majorité absolue au Parlement depuis la mi-2022, les incertitudes économiques mondiales et européennes, et des conditions de financement plus tendues.
La note de la France en sursis ?
L'agence avertit également d'une « incertitude accrue » quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des politiques favorisant la croissance économique et l'équilibre budgétaire. La possibilité d'une dégradation de la note est prise très au sérieux par le gouvernement français, notamment parce qu'elle pourrait entrainer une augmentation des taux d'intérêt sur les emprunts français. Les taux d'intérêt sur les emprunts à dix ans sont déjà à des niveaux élevés, en raison des hausses de taux de la Banque centrale européenne. En dépit de ces préoccupations, le locataire de Matignon reste confiant, insistant sur l'engagement du gouvernement à « maîtriser les finances publiques » et à « réduire les déficits », tout en admettant qu'il est difficile de prévoir le verdict final de l'agence de notation.