Même si la situation évolue doucement, c’est encore aux femmes que les activités domestiques incombent. Une responsabilité pesante qu’elles aimeraient bien partager. Quitte à envoyer les tire-au-flanc en prison ? Quand même pas ! Quoique…
Un délit de non-partage des tâches ménagères pour ceux qui ne font rien
Pourquoi réduirait-on l’égalité homme-femme à une simple histoire de salaire ? Après tout, le féminisme peut aussi se défendre sur le front des tâches ménagères. Il n’y a pas de petit combat. Lessives, ménage, aspirateur,… Il faut que tout le monde s’y colle, quitte à passer par la case prison.
On exagère à peine. Selon une étude Ifop pour Consolab qui a été réalisée du 28 au 31 mars 2022, 47% des Français -50% des femmes et 44% des hommes- adhèrent à l’idée d’un délit de non-partage des tâches ménagères. Le sondage a été lancé une semaine après que Sandrine Rousseau a proposé de créer un délit de non-partage des tâches ménagères au sein des couples le 21 mars 2022. Pour rappel, le délit est une infraction de gravité moyenne, entre la contravention et le crime. On parle de délit en cas de vol, d’abus de bien social, d’attouchement sexuels, d'homicide involontaire, etc.
Une lente évolution
Le non-partage des tâches ménagère, cela met l'écolo Sandrine Rousseau dans une colère noire -enfin, verte-. Et les Françaises aussi ! Selon l’étude, 7% des sondés (femmes et hommes) font la grève du sexe tant que leur partenaire ne change pas ses habitudes et 14% pensent très sérieusement à partir quelques jours en laissant en plan leur conjoint avec les tâches domestiques. Cette idée aurait déjà tenté la moitié des femmes. Ceci dit, c’est « beaucoup moins en 2022 qu’en 2005 lorsque 68% étaient dans ce cas » nuance l’étude.
En réalité, les choses commencent à bouger. Lentement, mais sûrement, les hommes prennent leur part de tâches ménagères. Aujourd'hui, 56% des femmes estiment que leur conjoint est plus impliqué que ne l’était leur propre père. Mais attention, il y a des tâches ménagères plus sympas que d’autres ! Seuls 17% des hommes ne cuisinent pas en 2022 alors que 45% renaclent à faire les sanitaires (contre 59% en 2005).
On observe donc des améliorations, même si la marge de progression est encore importante. Reste à savoir si Sandrine Rousseau envisage aussi l'idée d'un délit de non-partage du bricolage ou de l’entretien de la voiture. Honnêtement, ce serait caricatural et il est peu probable que cela fasse avancer le combat en faveur de l’égalité hommes-femmes.