La hausse des prix du gaz a un gros impact sur la production de tomates sous serres en France.
Des prix dix fois plus chers en un an
En France, près de 95% de la production de tomate est pratiquée sous serres. Les plantations sous serres sont chauffées grâce au gaz. Avec l’augmentation des prix, la production de tomates est mise en péril. Si la production est mise à mal en France, les supermarchés préféreront vendre des produits d’importations venus d’Espagne ou encore du Maroc.
« Le prix s'est longtemps situé entre 15 et 30 euros le mégawatt heure. Fin 2021, on était sur du 80 euros en moyenne, ce qui était déjà difficile. En février, avec le conflit, c'est passé à 220 euros, soit 10 fois le prix », explique au Figaro, Christophe Rousse, président de Solarenn. Solarenn est une coopérative de producteurs bretons de tomates. Pour lui, le prix actuel du gaz, « c'est comme si le gazole était passé à 15 euros le litre d'un coup ».
Vente à perte
Christophe Rousse considère que les enseignes de la grande distribution doivent faire un geste. Pour éviter de vendre à perte, il faudrait que les producteurs français de tomates « doublent le prix » de leurs produits. « Il faut que les enseignes rognent leurs marges », juge le président de Solarenn. Pour les producteurs, la hausse des prix des tomates n’est pas un bon signe car les consommateurs vont se rabattre sur les produits d’importation moins chers.
De nombreux producteurs ont fait le choix de ne conserver que la moitié de leur plants. De nombreux producteurs ont également décalé leur production de deux mois. Le système de chauffage des serres est vivement critiqué pour son bilan carbone. « Ce système nous permet une stabilité de la température. Quand la tomate n'est pas stressée par la température, le risque phytosanitaire est quasi nul », explique Christophe Rousse.