Gap France évite la catastrophe sociale. Le groupe JD Sports a en effet obtenu le droit de reprendre une partie significative de l’activité de l’enseigne, avec à la clé le sauvetage de plus de 200 emplois.
Plus de 200 emplois sauvés chez Gap France
Tous les effectifs de Gap France ne vont pas être sauvés, mais c'est toujours mieux qu'une liquidation judiciaire. Le tribunal de commerce de Grenoble a accordé à Spodis, filiale du groupe JD Sports, le droit de reprendre une grande partie de William qui possède Gap France, le tout pour 300.000 euros. Ce faisant, 214 emplois sont sauvés sur un total de 336, « avec l'engagement de ne procéder à aucun licenciement économique pendant 2 ans », précise le parquet. Des emplois répartis dans 19 magasins, le siège et deux « corners ». En revanche, « seuls 9 magasins sont repris en intégralité ». Parmi les atouts qui ont fait pencher la balance vers Spodis, le tribunal a apprécié la proximité des activités de Gap et de JD Sports, les deux groupes travaillant dans le secteur du commerce de détail et de l'habillement.
Situation financière compliquée pour Gap France
Le tribunal a écarté la possibilité d'un plan de redressement, faute de documents suffisamment étoffés pour étayer le projet de la société Wilsam. En conséquence, le tribunal a prononcé la liquidation judiciaire de Wilsam, permettant la vente des magasins restants à d'autres acquéreurs. L'enseigne Gap France, appartenant au groupe de Michel Ohayon, avait été placée en redressement judiciaire début mars avec un passif de près de 6 millions d'euros. Un passif qui a démesurément grossi : il a en effet atteint 34 millions, comme cela a été révélé lors de l'audience du 26 avril ! Dans ce contexte, l'intervention de Spodis, une filiale solide de JD Sports, valorisée à environ 10 milliards d'euros, peut sembler être une bouée de sauvetage.
L'avenir incertain du groupe Ohayon
Le groupe Ohayon lui-même est dans la tourmente, avec un avenir incertain. Michel Ohayon, propriétaire du groupe, qui a fait fortune dans l'immobilier avant de se diversifier dans la distribution, fait face à une tempête financière. Après la liquidation de son enseigne Camaïeu en septembre, sa holding de tête, la Financière immobilière bordelaise (FIB), s'est déclarée en cessation de paiements. Le rachat de Gap France pour un euro symbolique en 2021, semble n'avoir fait qu'ajouter à ses problèmes. Les élus du personnel de l'enseigne de prêt-à-porter avaient exercé leur droit d'alerte fin janvier afin d'obtenir des informations sur la situation de leur entreprise, qui se dégradait rapidement.