intelligence artificielle et médias écrits : futurs meilleurs amis ?

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 9 mai 2023 à 13h20
Intelligence Artificielle Secteur Medical Evolution
@shutter - © Economie Matin

 L'intelligence artificielle va transformer radicalement les médias, en révolutionnant totalement les méthodes de travail des journalistes. Depuis quelques semaines, déjà, personnellement, je ne travaille plus du tout comme j’ai travaillé pourtant quotidiennement depuis mon premier contrat à Radio France, en juin 1994, il y 29 ans... Voici quelques exemples, évidemment, rédigés avec l’assistance de l’IA, de son intervention dans mon métier.

Automatisation de la production des contenus «  basiques"

Les médias sont en quête perpétuelle de nouveaux contenus à moindre coût. Plusieurs stratégies existent pour y parvenir, comme résumer le travail d’autrui en tentant de respecter le plus possible la propriété intellectuelle. On peut aussi créer de nouveaux formats, comme la vidéo qui accompagnera cet article quelques minutes après publication, générée par l'IA. Ces stratégies facilitent grandement l'automatisation par l'IA. Les résumés, les arbitrages et les nouveaux formats sont très faciles à automatiser. L'IA aide même à la réalisation des interviews. Tout ce qui est chronophage et laborieux (derushage, retranscription, synthèse) est totalement automatisable. J'en sais quelque chose, je le fais !

Plus de temps pour la recherche et l'écriture approfondie

L'IA permet à ceux qui écrivent de consacrer plus de temps à la recherche et à l'écriture d'articles longs et intéressants, tout en s’aidant de l’IA pour produire des passages précis. Comme pour cet article.... Cela signifie également que les emplois de rédacteurs spécialisés dans la production de contenu vont changer rapidement. Pour s'adapter, il est crucial de maîtriser les outils assistés par l'IA pour produire des contenus de qualité ou plutôt « de valeur ».

L'IA crée de nouveaux formats de contenus

l'IA ouvre la voie à de nouveaux formats de contenu associés à un contenu original. Par exemple les lecteurs d’un article pourraientt accéder aux interviews originaux, aux recherches et démarches ayant conduit à la genèse et l’écriture d'un article. Des chatbots pourront répondre aux questions restées sans réponse dans l’article, soulevées par des lecteurs, et ainsi le compléter, avec plus de détails.

L'IA aide les non-écrivains à partager leurs idées

L'IA peut aider à combler le fossé des compétences en écriture, permettant à plus de gens de partager leurs idées. Elle pourrait transformer une conversation intéressante en un article, là où aujourd’hui, elle disparaît. Les paroles s’envolent, les écrits restent ! . Cela ouvre de nouvelles perspectives pour les personnes ayant des idées, mais qui sont incapables de les coucher sur le papier !

L'avenir de l'IA dans les médias : un mariage entre humains et machines

Les capacités de l'IA sont prometteuses, mais il manque encore bien entendu la patte humaine. Si cet article, généré à l’origine par l’IA, était resté tel quel, vous l’auriez trouvé fade. J’aurai pu décider de signaler, par exemple, dans une autre couleur, mes ajouts et corrections. Mais n’est ce pas plus intéressant de chercher par vous même ce qui est « automatisé », et ce qui est « humain » ?  L'IA ne remplacera pas ceux qui savent écrire, mais elle changera les compétences nécessaires pour réussir à le faire. Un très bon journaliste avec une orthographe et une grammaire douteuses peut devenir une grande plume, là où aujourd’hui, il est surtout moqué.  En mariant intelligemment les forces de l'IA et celles des humains, les médias pourront proposer des contenus beaucoup plus complets et complexes, qui jusqu’ici, leurs étaient inaccessibles, pour des raisons purement économiques.

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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