Depuis la reprise d’après Covid, il n’est pas un mois où des syndicats, de groupements d’employeurs se plaignent de ne pas trouver de personnel. Les employeurs ont pourtant augmenté les salaires, trouvé des solutions pour attirer du personnel avec des offres améliorées : logements, prime, conditions de travail…
Manque de main-d’oeuvre : il faut modifier le RSA
Rien n’y fait, alors que le nombre d’inscrits toutes catégories au chômage a peu reculé, même si la tranche A, a bien diminué de 10 à 7%, point le plus bas depuis 2009. On s’aperçoit que les catégories B C D E installées dans le chômage bougent peu, cause principalement de toutes les aides sociales très élevées en France, qui sont aussi une pompe aspirante pour l’immigration.
Pour information le taux de chômage en Europe à fin 2022
Taux de chômage en France par âge
Vous remarquerez que le taux de chômage des jeunes est encore très élevé (A été au plus haut à 28,5%). Il est proportionnel au taux d’emploi des seniors, très faible en France, à cause des départs en retraite et surtout préretraites trop précoces (Le plus bas d’Europe)
Histoire du RMI-RSA et ses conséquences financières et humaines
RMI : Revenu Minimum d’Insertion
RSA : Revenu de Solidarité Active (Créé sous Nicolas Sarkozy le 1er.12.2008)
Le RMI, ancêtre du RSA a été créé par Michel Rocard le 30 novembre 1988, sous la présidence de François Mitterrand. Pour remédier au nombre de chômeurs trop important et surtout de longue durée, Rocard a eu l’idée de modifier les conditions d’attribution de l’indemnité de chômage longue durée.
Avant 1991, L’indemnité chômage se décomposait en deux parties : Une allocation de base pour tous les chômeurs que l’on pourrait quantifier aujourd’hui à 600 euros qui n’était pas limitée dans le temps et une deuxième calculée proportionnellement au salaire moyen d’avant chômage, d’une durée de deux années.
L’idée de Michel Rocard a été de remplacer cette première indemnité par un RMI illimité dans le temps.
Mais la « grosse » différence, c’est que cette indemnité attribuée initialement au seul chômeur devenait familiale, c’est-à-dire que toutes les personnes sous un même toit allaient la percevoir !!!
De plus elle allait être prise en charge par les départements, devenue au fil du temps une de leurs charges la plus importante financièrement.
La différence majeure c’est qu’elle a augmenté considérablement le revenu des familles sans emploi. Au point de ne plus « penser » à rechercher de travail, puisque le revenu global pouvait être plus important que de travailler au niveau du Smic. Ce qui peut se comprendre, mettez-vous à leur place : Pourquoi travailler, se lever, avec des frais de transport, d’habits, etc, alors qu’on peut rester au lit ou pour les plus courageux exercer un petit boulot au noir, dépannage, bricolage, jardin… ? Et j’oublie quelque chose d’important qui augmente la non reprise d’activité : Toutes les aides sociales supplémentaires liées au non- emploi. Si une personne du foyer retravaille, elle va perdre une bonne partie de ses avantages sociaux. Et il y en a énormément, près d’une vingtaine possibles distribuées par l’état, les régions, le département, les mairies, jusqu’à ne plus payer, ni de location, de chauffage, d’eau, d’électricité, de transports, aides des restos du cœur, des associations diverses…
Parcours d’un salarié en couple avec 3 enfants, passant de salarié à chômeur, puis au RSA.
Exemple de ce couple dont l’un des deux a travaillé au SMIC
SMIC 1353,07€ net pour un salarié, si celui-ci « tombe » au chômage il percevra pendant deux années (Si suffisamment d’heures travaillées) un minimum de 961€.
Après de 2 années de chômage, la famille peut percevoir le RSA, soit pour cette famille de 3 enfants ou 5 personnes, un montant de 1519,17€ par mois.
S’il on récapitule, le gain mensuel du foyer suivant les situations :
Salarié au Smic : 1353,07€
Chômeur : 961,00€ (2 ans)
RSA 5p : 1519,17€ (Couple avec 3 enfants ou 2 + 3 adultes sous le même toit)
Il est nécessaire de rappeler que le RMI lors de sa création avait 100.000 familles bénéficiaires, à fin 2022, c’est plus de 2 millions !!! Et il n’y a jamais eu d’inflexion…
En 2023 on assiste à une forte demande d’embauches, près de 400.000 et rien que pour l’hôtellerie-Restauration, c’est 200.000. Alors que la DARES annonce encore 6 millions d’inscrits à pôle emploi ! Il serait intéressant pour pallier ce manque, de remettre des personnes en emploi en modifiant des prestations tel le RSA. Soit le supprimer ce qui apporterait un vent de contestations ou simplement le modifier en ne le donnant qu’à une personne ou deux si c’est un couple, sans inclure les enfants ou d’autres personnes sous le même toit. La différence de gain entre emploi et aide serait plus importante pour inciter le retour à l’emploi.
Autre solution beaucoup plus difficile à mettre en place ou à faire accepter : Basculer rapidement le RSA en chômage de longue durée comme cela existait avant la création du RMI. C’est à dire une baisse des allocations et du nombre de bénéficiaires avec un contrôle plus strict des recherches d’emploi, mais augmenterait par transfert le taux de chômage de la catégorie A (provisoirement ?).
NOTA : Le RSA avec ses plus de 4 millions de bénéficiaires coûte 15 milliards d’euros par an. Le gouvernement est en passe de conditionner son attribution à 15/20 heures d’activité par semaine avec un meilleur accompagnement aux allocataires. Ce qui en fera réfléchir certains mais ne solutionnera pas ou si peu, le manque de personnel.