L'Europe est actuellement un des plus importants clients de gaz dans le monde. Le vieux continent prépare l'arrêt des importations russes en faisant le plein de ses cuves pour l'hiver prochain.
L'Europe pèse en ce moment pour 60% des importations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL). Le continent cherche à remplir ses cuves en vue d'un arrêt probable des importations russes de gaz, en raison de la guerre en Ukraine. Même Gazprom, le géant russe du secteur, met indirectement et paradoxalement la main à la pâte en faisant tourner ses gazoducs à plein régime. Pourtant, il sera le premier touché dès que les pays de l'Union européenne cesseront de lui acheter du gaz… Selon le groupe international des importateurs de GNL, les importations européennes ont augmenté de 56%.
Forte hausse des importations européennes
Le GNL arrive en Europe sur des méthaniers, dont le nombre a fortement augmenté : ils sont passés de 85 bâtiments à 135 par mois, qui débarquent au Portugal et en Espagne. Leur précieuse cargaison est transformée sur place, avant de remonter dans le reste de l'Europe, via la France. Selon BFM Business, les cuves françaises de Storengy, filiale d'Engie, se remplissent rapidement. Les stocks sont remplis à 35%, 10 points de plus qu'au mois de mars. Ils seront pleins dès septembre, et à cette cadence l'hiver 2022/2023 devrait se dérouler sans difficulté majeure.
Préparer la fin du gaz russe
Le GNL provient majoritairement du Qatar et des États-Unis, que le pays fournit grâce à ses stocks de gaz de schiste. Une énergie fossile très polluante, mais les Européens ont visiblement décidé de passer outre. La Chine profite aussi des besoins européens : le pays a rerouté un certain nombre de méthaniers vers le vieux continent mais cela ne durera pas. Les besoins vont se faire sentir aussi en Asie et il faudra bien à un moment que la Chine fournisse le reste de l'Asie en énergie.