La Russie a mis en œuvre une première riposte contre la Finlande : évoquant des « impayés », Moscou ne livre plus d'électricité au pays. Mais la vraie raison est à chercher ailleurs : la Finlande veut adhérer à l'OTAN.
Vladimir Poutine avait peut-être cru que la guerre menée en Ukraine allait désorganiser les pays européens. Bien au contraire, l'agression russe a resserré les rangs et tissé de nouveaux liens entre les pays du vieux continent. Que ce soit au sein de l'Union européenne avec l'adhésion de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, ou encore pour l'OTAN. L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, considérée comme en état de mort cérébrale il y a quelques années, a repris du poil de la bête, probablement au grand dam de Moscou. La Suède et la Finlande ont ainsi annoncé leur volonté d'y adhérer, brisant ainsi leur principe de neutralité.
Riposte militaro-technique contre la Finlande
Mais la Russie ne compte pas laisser cet affront sans répliquer. Le Kremlin a ainsi prévenu d'une riposte « militaro-technique » contre la Finlande, en cas d'adhésion à l'OTAN. La première mesure a été mise en œuvre dans la nuit de vendredi à samedi dernier. RAO Nordic a décidé de couper les exportations russes d'électricité, évoquant des impayés. Dans les faits, le reste du monde sait parfaitement qu'il s'agit d'une manœuvre d'intimidation de la Russie envers la Finlande.
Réduction des importations
La Finlande avait pris ses précautions : à la fin du mois d'avril, le pays réduisait ses capacités d'importation d'électricité russe de 1.300 à 900 mégawatts. « Ce ne sera pas difficile [de se passer de l'électricité russe] », a assuré le responsable des opérations de Fingrid, l'opérateur finlandais. « On peut gérer avec un peu plus d'importations de Suède et de Norvège », précise-t-il. La Finlande importe moins de 10% de son électricité de la Russie.