Le groupe Bel, qui produit la Vache qui rit, le Kiri ou encore le Babybel, fait face à un « tsunami d'inflation », a déploré la directrice générale Cécile Béliot. Les consommateurs doivent s'attendre à une hausse des prix.
Comme beaucoup d'autres entreprises, Bel doit faire face à une augmentation importante des coûts liée à la flambée de l'inflation alimentée par la guerre en Ukraine. Pour Cécile Béliot, la nouvelle directrice générale du groupe agro-alimentaire, une hausse des prix est inévitable pour passer au travers du « tsunami d'inflation ». Devant les caméras de BFM Business, la dirigeante explique qu'elle n'a pas d'autre solution que d'augmenter les prix et « d'avoir un vrai discours transparent vis-à-vis de nos distributeurs pour assurer que l'ensemble de la chaîne de valeur passe la vague ».
Hausse vertigineuse des coûts
Bel doit composer avec des matières premières dont les coûts ont grimpé de 37% (notamment le beurre et la crème). Les emballages, qui sont très utilisés par l'entreprise spécialiste du fromage en portion, ont augmenté de 30%. Sans oublier des frais de transport toujours plus élevés. Si le groupe cherche à réaliser des gains de productivité et à revoir ses recettes, il lui est impossible d'absorber seul cette inflation. Ce d'autant que la guerre en Ukraine rend la situation très instable, « personne ne sait si demain on va devoir se passer du gaz russe ou pas ».
Nouvelles négociations avec la grande distribution
C'est pourquoi Cécile Béliot plaide pour une reprise des négociations entre les industriels et la grande distribution. Les deux parties étaient tombées d'accord au mois de mars pour une augmentation de 3%, mais le contexte inflationniste va pousser l'État à rouvrir les discussions. Bel espère que les distributeurs accepteront de concéder de nouvelles hausses des prix « pour lui permettre de survivre » : « Les marges sont aujourd'hui sur un niveau qui est extrêmement fragile. C'est nous comme l'ensemble de la chaîne, c'est vrai aussi pour les agriculteurs ».