Des « mauvais pressentiments » peuvent justifier des coupes sombres dans les effectifs. C’est du moins l’argument utilisé par Elon Musk pour procéder à la suppression de 10.000 postes chez Tesla.
Pour Elon Musk, l’avenir est sombre. Dans un e-mail envoyé aux équipes de Tesla, le directeur général du constructeur automobile a fait part de « très mauvais pressentiments » sur les perspectives de l’économie. Par conséquent, il a décidé de geler les recrutements partout dans le monde, et aussi de supprimer 10% des effectifs du groupe. Selon les projections les plus récentes, cela représentera environ 10.000 postes. Une coupe sombre donc, dont l’annonce a fait trébucher l’action Tesla en Bourse de 3%.
Stagnation ou récession ?
Les analystes et les investisseurs prennent peur à chaque fois que l’homme d’affaires aux déclarations fantasques fait une annonce. Quelques jours avant la suppression de ces effectifs, il avait fait savoir que le temps du télétravail était terminé et qu’il fallait désormais revenir au bureau, ou sinon démissionner. Reste à savoir si ces mauvais pressentiments reposent sur quelque chose de réel. Pour beaucoup d’observateurs, il est évident que l’économie en général va stagner, voire se contracter comme cela a été le cas au premier trimestre en France.
Carnet de commandes plein
Pour d’autres, moins nombreux, il existe un risque sérieux d’« ouragan économique », comme le craint Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan. Néanmoins, la récession mondiale telle que semble le craindre Elon Musk parait encore éloignée. La demande est là, le seul souci de l’industrie automobile est de pouvoir produire suffisamment. Tesla envisage d’ailleurs d’arrêter de prendre des commandes pendant quelques semaines, le temps de réduire un carnet qui déborde.