Consommation : les Français sacrifient l’achat de certains produits

L’inflation continue d’être à un niveau record en France, malgré un début de baisse attendu. Selon l’Insee, la hausse des prix a été de 5,6% en mars 2023. Et même de plus de 15% pour la seule alimentation. Alors, sans surprise, les ménages font des sacrifices : les achats en grande surface sont en baisse. Une tentative de gérer un budget qui se fait de plus en plus limité…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 12 avril 2023 à 11h38
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Consommation : les Français sacrifient l’achat de certains produits - © Economie Matin
5%Les achats des ménages ont baissé de 5% sur un an au premier trimestre 2023.

Les Français achètent moins de produits, les distributeurs gagnent plus

Preuve que les prix augmentent de manière conséquente en France, l’évolution des achats des ménages et du chiffre d’affaires des grandes surfaces est totalement inversée. Selon l’Institut Circana (ex-IRI), au premier trimestre 2023 les Français ont acheté 5% de produits de moins qu’au premier trimestre 2022. En toute logique, si les ménages achètent moins, les distributeurs devraient moins encaisser d’argent.

Or, c’est loin d’être le cas. Porté par la hausse des prix qui frappe la France, le chiffre d’affaires de la grande distribution est en forte hausse. Selon Circana, il grimpe de 9,1% entre les trois premiers mois de 2023 et la même période de 2022. Par rapport au premier trimestre 2019, c’est même l’explosion : +18,1%.

Quels produits les Français sacrifient sur l’autel de l’inflation ?

Selon les données de Circana, relayées par BFMTV, la baisse de la consommation a été d’autant plus marquée la dernière semaine du mois de mars 2023 : -9,2% pour les achats, par rapport à la même période en 2022.

Et, sans surprise, ce sont les produits superflus qui sont laissés dans les rayons. L’épicerie salée voit ses ventes chuter de 18,3% sur un an. L’huile ? -53,1%. Et les féculents reculent de 26,4% sur un an.

Malheureusement, certains produits plus importants sont également laissés de côté. Les produits d’entretien et le rayon Droguerie/hygiène voient leurs ventes s’effondrer. Respectivement, durant la dernière semaine de mars 2023 sur un an, elles baissent de 17 et 15,5%.

Mais malgré ces chutes dans les achats, la grande distribution continue de voir son chiffre d’affaires grimper. +7% sur un an la dernière semaine de mars 2023, estime l’institut.

Le trimestre anti-inflation est-il un échec ?

Cette baisse des achats mise en parallèle à la hausse du chiffre d’affaires de la grande distribution a de quoi laisser penser que le « trimestre anti-inflation » voulu par le gouvernement est un échec. Pour rappel, il a remplacé le « panier anti-inflation » sur fond d’absence d’accord entre l’exécutif et les distributeurs.

Et le gouvernement semble en avoir conscience et tente de mettre la pression sur les supermarchés. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a déclaré le 11 avril 2023 sur Europe 1 : « j'ai du mal à comprendre que les répercussions à la hausse soient immédiates et les répercussions à la baisse prennent plus de temps. Je trouve ça inacceptable et révoltant pour le consommateur ».

Il réclame désormais que les « baisses sur les prix de gros, sur les prix de transport se répercutent le plus vite possible dans les prix alimentaires avant l'été ».

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

1 commentaire on «Consommation : les Français sacrifient l’achat de certains produits»

  • « En toute logique, si les ménages achètent moins, les distributeurs devraient moins encaisser d’argent.Or, c’est loin d’être le cas. Porté par la hausse des prix qui frappe la France, le chiffre d’affaires de la grande distribution est en forte hausse » : c’est pourtant facilement compréhensible, cela veut dire que l’inflation sur les produit achetés est beaucoup plus forte que les économies réalisées sur les produits non achetés. Pas besoin d’avoir fait HEC, polytechnique ou l’ENA pour comprendre cela.

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