Entre l’inflation, les crises géo-politiques et les conflits sociaux, on aurait pu penser que les entreprises allaient fortement réduire leurs projets de recrutement en 2023. C’est en fait tout le contraire, les besoins sont toujours aussi importants selon une étude de Pôle Emploi.
3 millions de projets de recrutement en 2023, selon Pôle Emploi
Cela peut paraitre paradoxal au vu du contexte économique pour le moins difficile, mais les entreprises ont toujours de grands besoins en main d'œuvre. Une enquête annuelle de Pôle Emploi permet en effet d'être plutôt optimiste pour le marché du travail : en 2023, les entreprises ont l'intention de procéder à 3,02 millions de recrutements ! C'est un niveau historiquement élevé pour les projets de recrutement, bien que légèrement moins important qu'en 2022 (-0,2%). Quoi qu'il en soit, on demeure au-dessus du seuil des 3 millions des projets d'embauches. Les besoins sont particulièrement importants dans les entreprises de moins de 50 salariés, qui représentent 71% des recrutements. Les entreprises de 50 à 199 salariés pèsent pour 16% des projets d'embauche, contre 13% de celles de plus de 200 salariés.
Des projets de recrutement qui se heurtent à la réalité du monde du travail
C'est dans l'hôtellerie-restauration que les besoins sont les plus importants : on dénombre en effet 29.900 projets de recrutement, en hausse de 8,3% par rapport à 2022. La réparation et le commerce automobile affichent aussi une forte hausse des projets d'embauche : +10%, mais dans des volumes bien moindres (+4.000 projets). Ces chiffres sont encourageants pour l'objectif de plein emploi poursuivi par le gouvernement, qui prévoit d'y arriver d'ici la fin du quinquennat. Néanmoins, encore faut-il pouvoir effectivement recruter les personnes désirées !
Nombre insuffisant de candidats
La difficulté de recrutement est particulièrement importante cette année : 61% des embauches sont en effet jugées difficiles par les employeurs. C'est du jamais vu dans ce domaine : en 2015, 32,4% des recrutements étaient considérés comme difficiles. Les besoins de main d'œuvre sont criants pour plusieurs professions : les couvreurs-zingueurs, les carrossiers automobiles et les bouchers sont ainsi particulièrement courtisés. Le nombre insuffisant de candidats est considéré comme une difficulté pour 85% des recruteurs (-1,2 point par rapport à 2022), contre 75% pour la différence entre les capacités du candidat et l'offre d'emploi (+7,7 points).