La manifestation du mardi 28 mars 2023 a été marquée par une baisse attendue de la mobilisation populaire, pourtant renforcée par la présence de la jeunesse, ainsi que part une diminution moyenne des violences.
Manifestation du mardi 28 mars : une mobilisation calme et en baisse
Manifestation du mardi 28 mars 2023, fréquentation en baisse et renfort de la jeunesse
La manifestation du mardi 28 mars 2023 marquait la dixième journée de mobilisation face à la réforme des retraites. À l’appel de l’intersyndicale, cette journée nationale interprofessionnelle a été marquée par de nombreux cortèges dans plusieurs villes ainsi que par la poursuite de grands mouvements de grève. Alors que le ministère de l’Intérieur dénombrait 740.000 manifestants, la CGT en comptait 1,09 million. Le record n’est donc pas battu comparé aux deux pics de fréquentation, en date du 31 janvier 2023 et du 7 mars 2023.
Mais pour autant, la jeunesse était davantage au rendez-vous, permettant ainsi à la mobilisation populaire de dépasser la précédente journée. Il faut dire qu’entre violences, dégradations et jets de projectiles, le niveau de sécurité des cortèges diminue avec le temps, dissuadant sûrement une frange des manifestants habituels. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, prévoyait avant la manifestation un reflux de 20%.
Moins de manifestants, et plus de calme selon les cortèges et les villes
Effectivement, ce recul du nombre d’opposants à la loi désormais adoptée s’est constaté dans plusieurs villes, comme à Nantes, avec 60.000 manifestants, à Rennes (entre 13.600 et 25.000), à Brest (entre 12.000 et 28.000), à Marseille (entre 11.000 et 180.000), et enfin à Lyon (entre 12.500 et 35.000).
Les forces de l’ordre étaient déployées sur l’ensemble du territoire, avec 13.000 policiers et gendarmes selon Gérald Darmanin, dont 5.500 à Paris uniquement pour encadrer le cortège de 93.000 manifestants selon la police et 450.000 selon la CGT. Dans l'ensemble, les affrontements ont été moins importants que les manifestations en soirée ayant suivi directement le passage en force de la réforme au moyen de l’article 49.3 à l’Assemblée nationale. Toulouse et Bordeaux ont cependant été le théâtre de nombreux affrontements, avec des départs de feux et l’usage d’un canon à eau pour disperser les manifestants.
Pour la suite, les représentants syndicaux devraient être reçus à l'Élysée pour un dialogue avec la première ministre. Beaucoup y voient un effet de communication et craignent en réalité un monologue du gouvernement. Le recours au référendum est toujours exclu et le Conseil constitutionnel devrait entériner ou invalider la réforme à partir de la mi-avril.