Marché immobilier en baisse : « pas d’inquiétude » pour Yann Jehanno (Laforêt Immobilier)
Selon Yann Jehanno, la baisse du nombre d'acquéreurs est due à des taux d'intérêt bas et à des prix élevés, qui ont conduit à une auto-censure des acheteurs. Ceux-ci sont de moins en moins capables d'emprunter autant qu'ils le pouvaient auparavant, avec une diminution de 15 à 20 % du nombre d'acquéreurs sur certains territoires. Cette situation a entraîné un déséquilibre entre l'offre et la demande, avec davantage de biens disponibles sur le marché immobilier et moins d'acquéreurs potentiels.
Immobilier : les primo-accédants sévèrement pénalisés
Les primo-accédants sont particulièrement touchés par cette situation. Alors qu'ils représentaient 60 % des transactions immobilières en 2019, ils sont aujourd'hui moins de 30 %. Ceux qui parviennent tout de même à acheter un bien immobilier sont souvent aidés par un apport familial ou se tournent vers des logements moins chers.
La durée des prêts immobiliers a également changé, passant de 25 ans à 20 ans pour la plupart des emprunteurs. Cette réduction de la durée des prêts complique davantage l'accès à la propriété pour certains acheteurs, notamment ceux qui ont un âge avancé.
Face à cette situation, les acquéreurs sont devenus plus exigeants et prennent plus de temps pour choisir un bien immobilier. Ils négocient davantage les prix, avec un taux de négociation moyen de 5 % entre le prix affiché et le prix finalement acté. En outre, le délai pour vendre un logement a augmenté, passant d'une moyenne de 80 jours lors des meilleures années à 90 jours aujourd'hui.
Toujours un vendeur pour 40 acquéreurs dans les zones tendues
Malgré ces changements, la compétition entre acquéreurs demeure dans les zones tendues, où l'offre est limitée par rapport à la demande. À Paris, par exemple, on compte un vendeur pour 40 acquéreurs, ce qui crée une compétition pour les biens disponibles. Cependant, la capacité réelle de ces acquéreurs à conclure une transaction reste incertaine.
Dans ce contexte, les banques jouent également un rôle important. Le prêt immobilier demeure un outil de conquête majeur pour les banquiers, qui cherchent à fidéliser ou conquérir de nouveaux clients. Néanmoins, il y a un risque associé à l'octroi de prêts immobiliers, notamment si le bien ne conserve pas sa valeur ou ne peut être revendu à un prix supérieur.
Le marché immobilier français fait donc face à un contexte complexe, marqué par une baisse du nombre d'acquéreurs et des changements dans les comportements d'achat. Les acteurs du marché, tels que les banques et les agences immobilières, devront s’adapter à cette nouvelle donne, dans les prochains mois.