Sans augmentation de PIB, aucune possibilité de remonter très rapidement le niveau de la France

Il est possible de donner d’autres titres :

Sans PIB nettement supérieur, aucune possibilité d’avoir des comptes d’état positifs et de diminuer la dette.

Sans forte augmentation du PIB, pas de possibilité d’augmentation de pouvoir d’achat, de niveau de vie.

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Par Daniel Moinier Publié le 12 septembre 2024 à 5h00
salariés malheureux
25%La France est comme une entreprise auquel il manquerait 25% de chiffre d’affaires.

Sans augmentation de PIB, impossible pour l’état d’augmenter les crédits pour toutes les administrations.

Sans augmentation de PIB, pas moyen d’augmenter les dotations aux collectivités locales, mairies, départements, régions pour ne citer qu’elles.

Sans augmentation de PIB, pas de possibilité d’investir sans dette pour booster notre industrie, l’implantation d’entreprises notamment à la campagne.

Sans augmenter le PIB, impossible d’améliorer notre service de santé, booster la recherche…

Sans augmenter le PIB impossible d’augmenter notre productivité globale.

Sans augmenter le PIB, aucune chance de relocaliser à la campagne, la médecine, des commerces, tous les services indispensables surtout aux personnes âgées, sans moyen de locomotion et ainsi diminuer l’empreinte écologique.

Et surtout il sera impossible de diminuer le niveau de la dette et de revenir à zéros. Il faut rappeler une chose simple : Pour diminuer la dette il est obligatoire que l’état ait des comptes positifs, ce qui n’est pas arrivé depuis 1974 quel que soit les gouvernements qui sont passés !!!

Et pourtant l’Allemagne l’a fait pendant 6 ans, elle a réussi à diminuer sa dette de près de 30% !

La France est comme une entreprise auquel il manquerait 25% de chiffre d’affaires. Quelle serait la solution pour la sauver ? Soit licencier 30% de personnel en réduisant les coûts, soit rechercher rapidement de nouvelles affaires ou l’idéal agir sur les deux critères en même temps.

Avec l’hypothèse de 25% en plus de PIB, la dette de 2635Mds d’euros ne serait plus qu’à 94% au lieu de 117.6% actuellement.

Le déficit passerait de moins 5,5% à plus 1.3% de gain, soit une France au budget positif sans avoir recours à des coupes drastiques dans les dépenses.

Les 40 heures seraient la solution idéale pour s’approcher de ces 25%. (De quoi aussi combler le manque de personnel). Et un salarié au Smic gagnerait 252€ de plus par mois, de quoi booster la consommation et les embauches.

Avec des départs en retraite proportionnels à la durée de vie des retraités, nous serions en phase avec ces 25%. Le manque de 11.500 heures de travail par salarié sur la durée de vie serait comblé.

Ces deux lois suffiraient pour remettre tout dans l’ordre. Qu’attend -t-on ? Et sans rien bouleverser d’autres.

Avant covid il manquait 9% de PIB pour avoir des comptes non déficitaires. (Hors endettement Sécu et autres).

En 2024, c’est 12%, et cela sans compter des remboursements de dette, Sécurité Sociale et autres.

C’est oublier tous les niveaux à rattraper pour recouvrer un niveau d’aisance, donc de pouvoir d’achat de nos concitoyens. Mais aussi remonter un niveau de marge des entreprises françaises, qui se traînent à l’export. C’est plus de 10 points de marge en moins que les principaux pays d’Europe.

Même si notre productivité horaire est encore performante, malgré une baisse depuis quelques années, c’est la productivité globale en chute qu’il est nécessaire de booster en augmentant les temps de travail.

Ce qui a contribué à entretenir cette dette ce sont les moins 3% que François Mitterrand a réussi à faire imposer à l’Europe. Il ne voyait pas d’autres solutions pour faire passer les déficits français au regard de l’Europe.

Avec moins 3 % comment réussir un jour à diminuer la dette. Chaque foyer français sait bien que si son compte bancaire est négatif en fin de mois, il aura des intérêts à payer, de plus en plus élevés, si cela perdure, cela va le conduire à la commission de surendettement avec un tuteur qui prendra les dispositions pour apurer cette dette.

C’est ce qu’a fait l’Europe en 2008 vis-à-vis de la Grèce avec une dette importante qui menaçait de s’étendre à toute l’Europe : 177% du PIB et un déficit budgétaire de plus de 13%. Cette dette est même montée au maximum à 206%. La purge a été sévère et les citoyens ont « trinqué ». Après deux plans de sauvetage la Grèce a réussi, à partir de 2014, à faire baisser sa dette de 46% avec des excédents budgétaires revenant à moins 168%. Elle s’est engagée à avoir un excédent budgétaire de 3,5% jusqu’en 2022 et un minimum de +2.2% jusqu’en 2060 !

Revenons à la France en espérant que celle-ci n’aura pas à subir un tel choc, ce serait la révolution. Dans le contexte politique actuel avec un parlement ingouvernable représenté par trois groupes totalement incompatibles, cela ne serait pas impossible.

Il est nécessaire de rappeler que l’origine de la dette se situe en 1975 sous Giscard d’Estaing qui a dû subir les conséquences de 2 chocs pétroliers très importants. Mais c’est surtout l’arrivée aux commandes de François Mitterrand en 1981, qui a fait exploser les déficits, mais aussi diminuer le niveau de vie.

Le 8 mai redevenu férié, la 5ème semaine de congés, 39 heures payées 40 et surtout la retraite à 60 ans = 300 Mds (en euros d’aujourd’hui) de perdus par année. C’est 80% de la dette.

Pendant son mandat il y a eu 5 dévaluations du franc qui ont ruiné la France, les déficits ont explosé. Le franc qui était près du niveau du marc allemand avant 1980, s’est retrouvé à moins 3,36 en 2000 !

Puis nous avons eu les 35 heures sous Martine Aubry qui ont parachevé la chute.

Il est nécessaire de rappeler que nous sommes le pays qui travaillons le moins du monde :

A la semaine

Sur un mois

Sur une année

Et surtout sur la durée de vie.

Le PIB d’un pays étant proportionnel au nombre d’heures travaillées (payées), il est évident qu’en France avec un niveau si faible de travail, celui-ci ne pourra jamais atteindre un niveau suffisant pour obtenir des comptes positifs peu importe toutes les interventions que l’on peut faire pour diminuer les dépenses. Cela ne sera jamais suffisant et en plus, il y aura un mécontentement généralisé. Les Français ne comprendront pas ces restrictions puisqu’à l’inverse, ils réclament plus de tout !

Point de salut sans augmenter les temps de travail et d’activité.

Le tableau ci-dessous très instructif, résume bien cette concordance entre niveau de PIB et Temps de travail/Activité. (Plus on travaille plus le PIB est élevé ainsi que le niveau de vie avec des entreprises plus performantes, y compris à l’export)

Tableau incidence Emploi/Dette des Principaux Pays Européens
PAYS Durée de Travail/an Départ en Retraite Taux d'Emploi 16/64 ans Taux de Chômage Heures en + /Durée vie Dette/Hab Dette en % PIB/Hab
ALLEMAGNE 1845 66/67 75,9 5,6 10920 30383 65,9 41100
AUTRICHE 1810 65 73 5,9 7240 38524 80,6 44100
BELGIQUE 1740 64,5 64,5 5,7 6960 49146 107,4 42500
DANEMARK 1720 67 75,4 2,4 11782 19077 29,4 48000
ESPAGNE 1815 65 62,4 11,6 7260 31261 112,8 30000
FINLANDE 1776 64 + 3M/65 72,1 6,9 5933 35003 72,5 38400
FRANCE 1646 62/64 65,4 7 0 43388 112,4 35700
GRECE 1995 67 54,9 10,8 9975 42229 168,3 23900
IRLANDE 1890 66 68,6 4,1 7860 43269 43,5 82400
ITALIE 1874 67 58,5 7,4 10817 46847 143,5 33700
NORVEGE 1865 62 77,2 3,4 9417 32607 34,1 49154
PAYS BAS 1865 66 + 7 M 77,2 3,6 10817 26953 48,1 45600
POLOGNE 1900 65 67,4 2,7 7600 8790 48,1 27900
PORTUGAL 1840 66 + 4M 69,7 5 7360 26041 113,8 27200
Royaume-Uni 1874 66/67/68 74,7 3,7 15426 44579 102,64 46510
SUEDE 1670 63/65 77,5 6,2 4175 16706 31,7 41800
SUISSE 1909 65 79,9/83,5 1,9 15574 28135 41,5 92300
U.E. 29964 83,7 35800

Ci-dessous plusieurs tableaux résumant l’évolution du niveau économique de la France allant vers sa décadence.

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Vous pouvez remarquer que de 2017 à fin 2019 sous la présidence d’Emmanuel Macron, la dette n’a pas augmenté et même diminué en 2019.

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Dépenses et recettes publiques entre 1993 et 2021

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Les deux plus importants déficits proviennent de deux crises :

La crise mondiale des subprimes en 2009 sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy

La Crise du Covid de 2020 sous le gouvernement d’Emmanuel Macron

Ce sont ces deux crises qui ont fortement aggravé la dette française.

En conclusion :

Il est nécessaire de rappeler des chiffres clés influant fortement sur les déficits/dette :

-Chaque jour nous gagnons 7 heures de durée de vie, soit 3 mois par année, donc 24 ans de plus depuis 1945.

-En 1945, il y avait 6 salariés pour 1 retraité, c’est 1.4 aujourd’hui.

-100 centenaires en 1900

-1100 centenaires (1960 -1975)

-8.161 centenaires en 2000

-31.000 en 2024

-Prévision pour 2070 : 211.482 centenaires en France

Actuellement il y a en France

-18.1 millions de plus de 60 ans

-6,4 millions de plus de 75 ans

-2.3 millions de plus de 85 ans

Qui va payer les retraites ? Alors que les LFI et RN veulent abolir la retraite à 64 ans, sachant qu’il y a déjà 40% de salariés qui partent avant les 64 ans et que la mise en place définitive ne sera faite qu’en 2030. Cette retraite avec tous les amendements accordés permettra seulement à la caisse de sécurité sociale d’avoir moins de déficit et n’aura que des bénéfices très limités. Surtout qu’elle était prévue à l’origine pour des départs à 65 ans.

D’ailleurs 65 ans de départ serait l’âge minimum pour que la caisse soit en équilibre sans départ anticipé ou restreint.

La seule dérogation des départs anticipés pour travail démarré entre 18/20 ans accordée par François Hollande, coûte chaque année 11 milliards à la caisse de retraites.

Le pire et de loin a été la retraite à 60 ans mais aussi tous les départs anticipés entre 50 et 60 ans. Nos français, françaises en ont bien profités mais au détriment des finances publiques. Les mêmes qui critiquent constamment la mauvaise gestion de l’état !

Un comparatif des départs en retraite en Europe est très parlant :

-6 pays sont à 67 ans ou en cours

-2 pays à 66 ans

-12 pays à 65 ans

- 5 pays entre 64 et 65 ans

A noter que 3 pays ont en plus établit une date de départ en retraite en fonction de la durée de vie des retraités. Un système qui résoudrait définitivement le problème du financement des retraites, mais aussi une partie non négligeable des déficits.

www.danielmoinier.fr

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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