Et si 2024 était l’année où le sport prenait enfin la place qui lui revient ?

Et c’est en effet ce que le dernier baromètre national des pratiques sportives fait apparaître. De plus, il est très intéressant de noter que ce regain d’appétence n’est pas seulement imputable à la reprise des activités après les contraintes imposées mais qu’elle résulte de changements consécutifs à la pandémie, et notamment la montée du sport à domicile dans un contexte de généralisation du télétravail. La marche ou encore la course ont été les principaux bénéficiaires de cette hausse. En 2022, 60 % des Français ont fait du sport régulièrement — en moyenne une fois par semaine (six points de plus qu’en 2018). Et cela ne cesse d’augmenter depuis. Après être monté en puissance de façon silencieuse depuis 2020, il semble que 2024 soit enfin le début de l’ère du sport.

Jeux Olympiques et Grande Cause Nationale : La France en pleine révolution

L’arrivée des JO et la révolution culturelle qui est en cours donnent une belle impulsion à la démocratisation du sport en France. Comme le disait Pierre de Coubertin, il est désormais temps « d’unir à nouveau les liens d’un légitime mariage d‘anciens divorcés : le muscle et l’esprit » et ainsi de construire une nation sportive. Cette impulsion passe notamment par l’éducation, où seront mises en place les dernières directives de l’OMS en la matière, à savoir 30 minutes d’activité physique par jour. En effet, il y a urgence à adopter des modes de vie moins sédentaires, a fortiori dans un contexte où l’obésité ne cesse d’augmenter. Ainsi, selon l’Anses, 95% de la population adulte en France est à risque sanitaire par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis.

Pour les adultes ayant une activité professionnelle sédentaire, il est alors indispensable que le gouvernement mette en place des solutions afin de les aider à maintenir leurs habitudes sportives. En effet, une étude de Strava indique que 74% des Français pratiquant la course à pied considèrent leur activité professionnelle comme un frein à leur pratique. Il est vrai qu’en ce qui concerne le sport et le travail, les visions sont différentes en fonction des pays. En France, le présentéisme est de mise (selon l’enquête Glassdoor de 2020). En effet, 1 personne interrogée sur 4 admet être déjà restée au bureau sans être efficace, juste pour être bien vue, et 30 % d’entre elles pensent qu’il est mal vu de quitter le bureau avant 18h. Un phénomène assez incroyable quand l’on sait que le sport est considéré comme un vecteur de productivité dans certains pays, et où existent des systèmes permettant même aux salariés d’encaisser des primes en fonction des kilomètres qu’ils parcourent.

Les sports outdoor : la réponse aux problématiques des Français ?

Actuellement, on voit poindre un engouement particulièrement important pour les sports outdoor. Les Français ont, pour la majorité, mal vécu le confinement et les contraintes sanitaires, et ont donc réorganisé leur pratique sportive…à l’extérieur ! Preuve en est, le marché du sport outdoor est aujourd’hui l’un des plus dynamiques, avec une accentuation très forte de son développement ayant eu lieu après la pandémie. Chaque année, plus de 15 000 courses ont lieu en France (500 000 dans le monde – selon la Fédération Française d’Athlétisme), et 24% de la population française déclare pratiquer le running a minima occasionnellement, tandis que plus de 8 millions de Français déclarent courir régulièrement (selon le baromètre du running 2023). Mais ce n’est pas tout, l’inflation est également un des éléments ayant boosté la pratique du sport outdoor. En effet, pour débuter dans les sports outdoor, il n’est pas forcément nécessaire de dépenser beaucoup d’argent (comme prendre un abonnement en salle de sport) : une paire de basket étant l’équipement principal.

Au regard de cela, le gouvernement a également mis en place des solutions ayant pour objectif d’accompagner la tendance aux sports outdoor (multiplication des pistes pour coureurs, hausse du nombre de courses organisées…) mais il reste notamment des points d’amélioration comme la nécessité de baisser le taux de TVA (les sports outdoor sont le seul à avoir une TVA à 20% alors que les autres sports sont à 5%).

Alors que tous les regards sont braqués sur les JO et le comité d’organisation (notamment du fait de la polémique en cours sur le salaire de Tony Estanguet), les Français préparent leur été 2024 pour s’adapter aux contraintes imposées par l’évènement (Télétravail, vacances…). De plus, la « nomination » du sport comme Grande Cause Nationale 2024 semblent avoir mis le sport au goût du jour. Si 2024 va sans aucun doute voir un énorme boost pour le secteur du sport, il est indispensable que les acteurs du secteur mais également le gouvernement, poursuivent leurs efforts pour maintenir la France au stade de nation sportive !