En retard sur leurs concurrentes étrangères, les petites et moyennes entreprises françaises peuvent désormais compter sur de nouveaux dispositifs afin de les aider à accélérer leur transformation digitale. Il y a urgence.
Réseaux sociaux, e-commerce, marketing local, utilisation d'outils digitaux de productivité : les PME françaises sont-elles fâchées avec le digital ? A en croire le rapport publié par Deloitte à la fin de l'année 2017, les quelque 3,5 millions de PME que compte l'Hexagone accusent un retard certain sur leurs concurrentes européennes en matière de digitalisation. 90% d'entre elles n'ont pas encore développé de solutions de vente en ligne. Et seules 11% des TPE/PME françaises de moins de 50 salariés sont équipées en outils digitaux de productivité, soit deux fois moins que leurs homologues européennes.
Un retard inquiétant
Les très petites entreprises sont celles qui accusent le retard le plus conséquent. En France, seule la moitié des TPE de moins de 10 salariés a une présence en ligne, 16% un site mobile, 5% un site de e-commerce et 21% une page Facebook. Et, en 2015, seulement 66% des PME françaises étaient équipées d'un site Internet, contre 95% des PME finlandaises et 87% des PME allemandes.
Les TPE/PME représentent pourtant 99% des entreprises françaises. Leur retard en matière de digitalisation a donc de quoi inquiéter. Et ce d'autant plus que les consommateurs ont, de leur côté et dans leurs pratiques, largement entamé leur révolution numérique : 62% des Français achètent déjà sur Internet. Un retard d’autant plus surprenant que la mise en place d'outils de CRM (gestion de la relation client) peut faire gagner 30% de son temps à une entreprise. Comment expliquer ce fossé entre les usages des consommateurs et l'équipement des entreprises ? Pourquoi ne s’empressent-elles pas de mettre en place des outils dont elles pourraient tirer un intérêt certain ?
La première raison à ce retard provient de ce que les outils digitaux sont encore perçus comme trop complexes à implémenter et à gérer. Le choix, pléthorique, de fournisseurs et de solutions, n'aide pas non plus à franchir le pas. Enfin, les solutions proposées par les grands acteurs du marché s'adaptent souvent mal aux besoins des TPE/PME.
Un certain climat anxiogène autour de l'utilisation et de la sécurité des données achève de convaincre les chefs de petites et moyennes entreprises de se détourner de ces nouveaux outils. Si près de six entreprises sur dix identifient le numérique comme un axe stratégique à moyen terme, seules 36% d'entre elles ont formalisé une stratégie adaptée. Une erreur, car les entreprises les plus avancées dans leur digitalisation affichent une croissance six fois plus élevée que celles qui sont en retard. Comment accélérer la transformation digitale de ces retardataires ?
Pour Eric Boustouller, patron de SoLocal, « les PME veulent avoir accès à un accompagnement sur-mesure et à des services digitaux de pointe »
Pour répondre à l'urgence, le gouvernement a saisi le Conseil national du numérique en mars 2017, afin qu'il élabore un ambitieux plan d'action national pour la transformation digitale des PME. Parmi les recommandations du rapport, on retrouve la création d'un réseau d'accompagnement – les « connecteurs du numérique » –, la mise en place d’un portail de ressources en ligne, la création d'un dispositif spécifique d'accompagnement pour l'e-internationalisation, ou encore des actions de formation en faveur des dirigeants et salariés chargés de porter la stratégie numérique au sein de leur PME.
Une TPE/PME n'a ni les besoins ni les ressources d'un grand groupe. Raison pour laquelle SoLocal Group (PagesJaunes, Mappy, etc.), qui se positionne comme le partenaire, local, digital de confiance des entreprises pour accélérer leur croissance et qui accompagne pas moins de 500 000 d’entre elles sur le territoire français, fait de leur transition numérique l’une de ses priorités. Eric Boustouller, Directeur général de SoLocal, a ainsi annoncé le 23 avril avoir renouvelé, pour une durée de deux ans, son partenariat stratégique avec Google. Un nouvel accord visant à doubler les moyens consacrés par les deux entreprises pour accélérer la croissance et la digitalisation des TPE/PME partout en France. La mobilisation de tels acteurs clés de l’écosystème digital constitue une force de frappe pragmatique, qui permet aux TME/PME de tirer le meilleur du numérique pour leurs activités, de manière simple et opérationnelle autour d’actions sur le terrain.
C’est en effet la proximité locale avec les très petites, petites et moyennes entreprises qui est un levier essentiel à leur bonne prise en main des outils numériques. SoLocal Group l’a bien compris. En 2015, il a lancé le « SoLocal Business Tour », en partenariat avec Google. Ayant rassemblé depuis, dans six grandes villes de France (Nantes, Lille, Lyon, Nice, Bordeaux et Strasbourg), des centaines de TPE/PME locales, cette série d’évènements s’articule autour de conférences et d’ateliers gratuits sur les enjeux de la digitalisation. L’idée : aider ces entreprises à maitriser les solutions publicitaires de communication digitale. Et la demande existe bel et bien. A en croire Eric Boustouller, Directeur général de SoLocal, « les TPE et PME veulent avoir accès à un accompagnement sur-mesure et à des services digitaux de pointe ».
Les PME françaises ne sont pas condamnées à être les éternelles perdantes de l'Uberisation. Elles doivent devenir actrices du digital à part entière, et cela commence souvent par la digitalisation de leurs dirigeants. Une culture du numérique encore trop peu répandue chez ces derniers. Selon une enquête Bpifrance Le Lab réalisée en 2017 auprès de 1800 dirigeants de PME et ETI, 47 % d’entre eux estiment que l’impact du digital sur leur activité ne sera pas majeur d’ici 5 ans, 61 % n’exploitent pas ou peu les données liées à la vente et à la relation clients et ils sont 87 % à ne pas faire de la transformation digitale une priorité stratégique pour leur entreprise.