Stéphane Le Foll, le ministre de l’empilement des taxes

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Par Bernard Lannes Publié le 18 décembre 2014 à 4h13

Après Certiphyto et les taxations multiples, le ministère de l'agriculture concocte pour 2015 une nouvelle série de mesures aussi inutiles et coûteuses les unes que les autres. L'OPG (Organisation des Producteurs de Grains) dénonce une surenchère de taxes qui asphyxie à petit feu les agriculteurs.

Taxes : l'année 2015 s'annonce prometteuse !

La Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), initialement à la charge des sociétés phytopharmaceutiques mais finalement refacturée aux utilisateurs, a été transformée en 2008 en Redevance pour Pollution Diffuse (RPD), à la charge des agriculteurs. On assiste là à une double peine pour les agriculteurs puisque la disparition de la TGAP ne s'est pas traduite par une baisse des prix des produits phytosanitaires.

Concernant la Redevance pour Pollution Diffuse (RPD), son assiette sera élargie à une plus large gamme de produits à partir du 1er janvier 2015.

Afin d'accentuer un peu plus cette série noire, c'est la "feue TGAP" qui fera son grand retour en ce début 2015, avec probablement une nouvelle dénomination, toujours à la charge du détenteur de l'autorisation de mise sur le marché qui bien évidemment la répercutera sur le prix de ses produits.

Conclusion, ce sont bien trois taxes sur les produits phytosanitaires que subiront les agriculteurs en 2015.

Parallèlement, le ministère est en train de finaliser un obscur "certificat d'économie de phytosanitaires" dont la mise en œuvre se traduira de nouveau par une nouvelle augmentation des prix d'achat. Toute cette cuisine fiscale cache un problème grave : la méconnaissance de l'usage des phytosanitaires par les responsables politiques.
Cette sur-fiscalisation fragilise une profession qui, en cette période de marché déstabilisé, n'a pas besoin d'une communication démagogue.

Ecophyto 1, une vérité qui dérange

L'OPG rappelle qu'Ecophyto 1, le plan issu du grenelle de l'environnement qui s'était fixé comme objectif de réduire l'usage de ces produits de 50 %, s'est avéré être un échec. En effet, à ce jour, aucune réduction significative des consommations de phytosanitaires n'a été observée malgré une mobilisation générale de la communauté scientifique agronomique et environnementale, et la mise en place d'un arsenal de mesures contraignantes et coûteuses pour les agriculteurs.

L'OPG souligne que la conclusion générale d'Ecophyto 1, même si elle n'a pas été communiquée par le ministère de l'Agriculture, résume bien que les agriculteurs utilisent rationnellement et sans abus les produits phytosanitaires !

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Bernard Lannes est le président de la Coordination Rurale, 2ème syndicat agricole de France. A la tête du syndicat depuis décembre 2011, il veut rétablir l'égalité entre les syndicats et se bat pour garantir la représentation de tous les agriculteurs. Son objectif: casser la cogestion : « Seule la position du syndicat majoritaire est prise en compte par le gouvernement, or tous les paysans payent de cotisations! Il est donc normal que toutes les opinions comptent ».   A propos de la Coordination Rurale La Coordination Rurale est le seul syndicat agricole représentatif indépendant de toute organisation économique et politique qui défend tous les agriculteurs. Ses responsables sont des bénévoles vivant de leur ferme. Présente sur tout le territoire et à la tête de 4 Chambres d’agriculture, la CR se bat pour une PAC équilibrée, contrat entre agriculteurs et citoyens, les premiers garantissant la sécurité alimentaire des seconds en échange de prix rémunérateurs.