La santé des jeunes se dégrade. C’est le constat dressé par une étude de la Croix rouge française. Mal logement, addictions, mauvaise alimentation, non recours aux soins sont autant de maux qui frappent la jeunesse de France.
Une précarité grandissante
Dans son dernier rapport, la Croix rouge française dresse un constat alarmant sur la santé des jeunes. Parmi les sujets majeurs d’inquiétude de l’ONG : le non recours aux soins et le mal logement des 18-30 ans. En 2016, 16 % des personnes qui ont contacté les services d’urgence en appelant le 115 avaient moins de 25 ans, un chiffre en augmentation de 11 % par rapport à 2015. Une précarité que les équipes de la Croix rouge constatent également sur le terrain, avec une explosion des jeunes sans domicile fixe : la part des jeunes rencontrés par les équipes mobiles de la Croix rouge est passée de 20 à 27 % entre 2014 et 2015, et la part des mineurs a également énormément augmenté, passant de 4 à 9 %.
Les jeunes prennent mal en charge leur santé : 5,8 % des jeunes interrogés déclarent ne pas voir de médecin lorsqu’ils ont un problème de santé, principalement pour des raisons financières (48 % des cas). A titre de comparaison, le non recours aux soins concerne 4,7 % des 40-64 ans.
Malnutrition et addiction : des comportements à risque
S’il y a une amélioration sur le front du tabac, notamment grâce aux campagnes de prévention, les problèmes d’addiction à l’alcool que l’ONG qualifie de « première substance psychoactive en termes de niveau d’expérimentation, d’usage occasionnel et de précocité d’expérimentation » et au cannabis « premier produit psychoactif illicite consommé à l’adolescence » sont loin d’être résolus. La Croix rouge estime ainsi qu’en ce qui concerne le cannabis 5 % des adolescents de 17 ans représentent un « risque élevé d’usage problématique ».
L’étude de la Croix rouge pointe également la mauvaise alimentation des jeunes et leur consommation insuffisante de fruits et légumes. A cette malnutrition, s’ajoute une progression inquiétante des troubles du comportement alimentaire (anorexie mentale, boulimie), notamment chez les jeunes filles : une jeune femme sur deux déclare ainsi « avoir déjà eu l’impression de manger plus que de raison tout en éprouvant de la peine à s’arrêter ».