Jamais les dirigeants des plus grandes sociétés françaises n’ont été aussi généreusement rémunérés ! Selon une étude du cabinet Proxinvest, en 2017 la rémunération des dirigeants du SBF120 a progressé de 10%, pour atteindre 3,8 millions d’euros.
En 2017, un dirigeant du SBF120 a été rémunéré 3,8 millions d’euros en moyenne
Les présidents des sociétés cotées n’ont pas à se plaindre. Selon une étude du cabinet Proxinvest, en 2017 la rémunération des dirigeants des sociétés du SBF120 (l’indice boursier comprenant les 120 plus grandes sociétés françaises cotées) a progressé de 10% sur un an, et atteint 3,8 millions d’euros en moyenne. Quant aux présidents des sociétés du CAC40, ils sont encore mieux lotis, puisque leur rémunération a progressé de 14% pour atteindre 5,1 millions d’euros en moyenne.
Ce calcul comprend toutes les formes de rémunération des dirigeants : salaire fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération. Les rémunérations fixes des dirigeants du SBF120 ont progressé de 3%, les rémunérations variables annuelles de 6%, et les actions gratuites de performance de 6%.
La société française la plus généreuse vis-à-vis de son directeur général est Dassault Systèmes
Parmi les patrons les mieux rémunérés, il y a tout d’abord Bernard Charlès, le directeur général de Dassault Systèmes. Il doit ses 24,6 millions d’euros surtout à « une très généreuse attribution gratuite d’actions de performance ». Deuxième du classement, Gilles Gobin, fondateur de Rubis, a surtout bénéficié d’un dividende correspondant à 3% de la hausse de la capitalisation boursière sur l’année. Selon les estimations de Proxinvest, sa rémunération a atteint 21,1 millions d’euros. Troisième du classement, Carlos Ghosn, PDG de Renault et président de Nissan, a touché 13 millions d’euros en 2017 (sa rémunération a été légèrement baissée suite au rejet de celle-ci par les actionnaires), auxquels s’ajoutent 5,6 millions d’euros qu’il a touchés chez Nissan.
Selon les auteurs de cette étude, l’ampleur des hausses des rémunérations des dirigeants du CAC40 (+14% en 2017, après 22% sur la période 2013-2017) n’est justifiée ni vis-à-vis de la surperformance actionnariale ni vis-à-vis de l’évolution de la rémunération moyenne de leurs propres salariés.