Quand on a beaucoup d’argent, on est riche, n’est-ce pas ? Eh bien… les choses ne sont pas aussi simples, et la nuance est importante pour qui veut construire une richesse durable.
Les gouvernements ont émis des quantités de monnaie toujours plus importantes, alors même que la production de biens et de services diminuait en raison de la réaction au Covid-19.
Le fait qu’une telle politique semble raisonnable aux yeux de beaucoup de gens découle d’une erreur courante, mais compréhensible : l’idée selon laquelle la monnaie constitue la richesse. Après tout, les personnes qui possèdent beaucoup d’argent ne sont-elles pas considérées comme riches ?
Cependant, si l’argent et la richesse vont souvent de pair, ils sont en fait très différents en termes d’importance et de nature.
Pourquoi cela ?
La richesse est, à bien des égards, plus tangible et par conséquent, plus facile à comprendre que la monnaie. Les biens et services utiles, ainsi que, peut-être de façon encore plus cruciale, les facteurs de production nécessaires pour produire des biens et services, constituent la véritable richesse.
Une miche de pain est une richesse, tout comme les fermes, les usines, la force de travail et l’ingéniosité humaine nécessaires pour cultiver, récolter et transformer les céréales nécessaires à sa production.
La monnaie est un outil
La monnaie, quant à elle, peut être décrite comme un outil utilisé pour transformer une forme de richesse en une autre. Par exemple, vos compétences et votre capacité à réaliser un travail constituent une forme de richesse. Tout comme la nourriture que vous consommez.
La monnaie que vous recevez en guise de salaire et que vous échangez ensuite auprès de votre épicier, remplit une fonction simple, mais pourtant cruciale – à savoir transformer efficacement votre force de travail en nourriture.
A partir du moment où l’on comprend cela, il devient clair que la quantité de richesse dans une économie excède largement la quantité de monnaie en circulation, étant donné que la richesse ne se transforme que périodiquement et pour une courte période de temps en monnaie, avant, généralement, d’être de nouveau transformée en une autre forme de richesse.
Pour illustrer ce propos, imaginez que la propriétaire d’une petite entreprise décide de la vendre pour prendre sa retraite. Il est peu probable qu’elle conserve le produit de la vente sur son compte en banque ou sous son matelas.
A la place, elle utilisera probablement cet argent pour investir dans d’autres entreprises (soit directement, soit par le biais du marché boursier) afin de générer des revenus pour sa retraite. Et, bien sûr, nous connaissons tous la vitesse effarante à laquelle nos salaires se transforment en produits alimentaires, loyer, carburant et autres nécessités de la vie quotidienne.
Un changement de fond
Cependant, à partir de la fin des années 90, la quantité de monnaie en circulation dans l’économie a augmenté beaucoup plus rapidement que la richesse ou la production de biens et services marchands.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, cette croissance s’est considérablement accélérée, alors même que les mesures de confinement ont entraîné une baisse de la production de biens et services.
Cette expansion accélérée de la masse monétaire représente-t-elle un danger ? Le fait que nous n’ayons pas souffert d’une forte augmentation de l’inflation des prix à la consommation a donné naissance à des théories selon lesquelles il n’existe peut-être pas de limite à la quantité de monnaie que les gouvernements peuvent créer pour financer de nouveaux programmes considérés comme utiles à l’échelle collective, tels que, par exemple, la rénovation des infrastructures publiques, la transition vers les énergies renouvelables ou encore la gratuité des services de garde d’enfants.
Cependant, cette idée résulte d’une erreur élémentaire, celle qui consiste à confondre la monnaie avec la richesse réelle.
Nous verrons la suite dès demain.
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