L’association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) n’y va pas de main morte pour qualifier l’ouverture du marché de l’électricité, historiquement monopole d’État aux mains d’EDF. Elle juge que c’est tout simplement un « échec » et que les consommateurs n’y ont rien gagné… au point de redemander le retour du monopole.
Moins de services et des pratiques commerciales agressives
Dans un communiqué de presse publié le 10 mars 2021, la CLCV donne son analyse de l’actuel marché de l’énergie, libéralisé depuis la loi Nome de 2011. En 10 ans, donc, le constat semble accablant : si la baisse des prix a été réelle, elle reste très limitée puisque les opérateurs « se contentent de proposer -6% » (par rapport aux tarifs réglementés). Par contre, souligne la CLCV, cette baisse s’accompagne de « services en moins » et d’une multiplication « des démarches pour faire croître ce tarif réglementé afin de faire croître leur propre prix ».
Mais c’est loin d’être le seul problème : « la seule action tangible des opérateurs alternatifs est un recours puissant aux pratiques commerciales trompeuses et agressives », écrit l’association qui décrit un démarchage qui « tourne à l’intimidation et au mensonge ».
Un retour au monopole d’État « souhaitable »
Après 10 ans d’ouverture, le marché de l’électricité est donc loin de tenir ses promesses d’un prix de l’énergie sensiblement moins élevé pour les ménages. En cause : l’absence « d’innovation de rupture » dans l’énergie qui, contrairement aux ouvertures d’autres marchés comme les télécoms, a permis de réellement changer la donne.
L’association prône donc un retour en arrière, à l’horizon de 2025, en mettant « un terme au système d’entente qui vise à promouvoir coûte que coûte la concurrence ». Une solution qui entraînera naturellement le retour du monopole d’EDF, les autres opérateurs n’étant pas par eux-mêmes compétitifs. « Le retour au monopole, dont il faudra bien sûr réguler le prix, s’explique simplement par le fait qu’en l’absence d’innovation de rupture il n’y avait pas matière à libéraliser le secteur de l’électricité en France. »