C’est le paradoxe mis en évidence avec la crise du Covid-19 : alors que tous les signaux pour l’économie sont au rouge, la récession s’annonçant historique, le chômage augmentant et la consommation reprenant très doucement, la Bourse se porte bien. Pour le FMI, cette tendance présente le risque d’une nouvelle correction boursière.
La Bourse en forte hausse après le krach de mars 2020
La crise sanitaire n’est pas encore terminée : le coronavirus va accompagner les Français et le reste du monde durant au moins toute l’année 2020, aucun vaccin n’étant prêt. Mais la Bourse semble ne pas s’en inquiéter plus que ça : le CAC40 est repassé au-dessus des 5.000 points en juin 2020, après une chute historique en mars 2020 : l’indice français est passé de plus de 6.000 points à 3.700 points en un mois.
La même tendance se remarque aux États-Unis : l’indice S&P500 est repassé au-dessus des 3.000 points, sans pour autant effacer l’intégralité des pertes depuis février, et le Nasdaq fait encore mieux. L’indice américain dédié aux technologies a dépassé les 10.000 points… du jamais vu. Le Nasdaq a non seulement effacé le krach de mars 2020 mais est désormais en croissance par rapport au début de l’année 2020.
Le FMI s’inquiète de la déconnexion entre Bourse et réalité
La tendance boursière semble complètement déconnectée de la réalité : le monde se dirige vers la pire crise économique en temps de paix, supérieure même à celle de 2008. Le FMI, qui a révisé à la baisse ses perspectives de croissance pour 2020 et qui s’attend à une récession mondiale de 4,9% (soit 12.000 milliards de dollars de richesse perdus), met en garde.
« La déconnexion entre les marchés et l’économie réelle augmente le risque d’une nouvelle correction » qui représenterait « une menace pour la reprise ». Le terme utilisé n’est pas anodin : une « correction », en Bourse, est une chute de plus de 10% d’un indice ou d’une valeur boursière particulière.