Hugo Rosati, directeur général de DI Environnement : « les marchés de la dépollution et du désamiantage sont sur une tendance exponentielle »

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Par Rédaction Modifié le 2 juillet 2020 à 10h19
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73%73% des collèges contiennent encore de l'amiante selon une étude de 2016 de l'ONS

Acteur reconnu du désamiantage et du déplombage en France depuis près de trois décennies, DI Environnement voit croître l'industrie de la dépollution malgré un environnement devenu quelque peu incertain. Son directeur général, Hugo Rosati nous explique les enjeux d'un secteur en pleine croissance où la formation et l'expertise revêtent une importance particulière.

Pouvez-vous nous décrire l’histoire et les activités de DI Environnement ?

L’histoire de DI Environnement commence avec la création de Dauphiné Isolation en 1987 par Frédéric Rosati, mon père, et son frère jumeau Rodolphe Rosati. “Dauphiné” pour la région d’origine, avec pour siège Montélimar, et “Isolation” pour le premier métier de DI, l’isolation par soufflage, qui était, il faut le noter, un procédé encore innovant à cette époque et dans lequel nous sommes rapidement devenus la référence française en la matière.

Ainsi, DI a connu une forte croissance dès le début des années 90, en s’établissant bien au-delà du Dauphiné, et en développant un nouveau savoir-faire à partir de 1995 : le désamiantage. Là aussi, ce métier était précurseur et notre anticipation de la réglementation française ainsi que des sujets sanitaires liés à l’amiante nous ont permis de faire partie des pionniers de ce domaine.

Dans les années 2000, avec une croissance continue des activités d’isolation et de retrait d’amiante, Dauphiné Isolation a fait un choix stratégique en créant deux sociétés spécialistes de leurs domaines respectifs : DI Projection et DI Environnement.

DI Environnement continuera ensuite sa spécialisation en développant ses propres procédés et matériels, du design à la fabrication. Aussi, à mesure que la réglementation relative aux polluants s'étendait à tous les secteurs d'activité, nous avons diversifié nos domaines d’intervention afin de répondre à toutes les problématiques industrielles et enjeux de dépollution.

Aujourd’hui, après plus de 30 ans d’existence, DI Environnement dispose de moyens atypiques avec 450 collaborateurs et plus de 10 implantations en France et dans le monde. Pour autant, nous nous définissons encore comme une entreprise familiale : c’est ce modèle qui nous a permis tant d’innovations et de croissance, avec beaucoup de proximité dans nos équipes et auprès de nos partenaires.

Quel est le positionnement de DI dans son secteur d’activité ?

DI Environnement est un pure-player la dépollution intervenant dans tous les domaines d’intervention.

Pure-player de la dépollution, car nos équipes sont compétentes et formées pour faire face à de multiples risques : amiante, plomb, fibres céramiques réfractaires, PCB, hydrocarbures et autres produits classés Cancérigène, Mutagène et Reprotoxiques (CMR). De plus, notre organisation est centrée sur la maîtrise des risques : notre cœur de métier est la protection des hommes et de l’environnement, cette focalisation est essentielle pour être performant et innover dans notre métier.

Or, les polluants précédemment évoqués sont présents dans de multiples typologies d’intervention qui nécessitent des compétences particulières. Nous avons ainsi pris le parti de spécialiser nos équipes et d’obtenir de multiples qualifications dans plusieurs domaines : bâtiment, industrie, sinistre, risque radiologique, démantèlement et décapage de surfaces métalliques pour ne citer que ces exemples.

Aussi, nous sommes à granulométrie variable : DI Environnement est organisé pour apporter un service de proximité à ses clients, via nos multiples implantations, mais aussi pour gérer des projets d’ampleur, aux multiples polluants et corps de métiers liés.

Cette stratégie nous permet en définitive d’être à la fois un acteur ultra-spécialisé en dépollution mais aussi de pouvoir adresser une offre à adaptée à toutes les demandes de nos clients relatives à de la dépollution, quel que soit le secteur d’activité.

Comment se forme-t-on aux métiers du désamiantage et de la dépollution ? Y a-t-il un fort besoin de main d’œuvre qualifiée ? Assurez-vous la formation en interne ?

Il faut tout d’abord bien différencier la formation réglementaire, indispensable préalable théorique essentiel, de la formation pratique, tout aussi essentielle pour intervenir en sécurité et livrer des travaux de qualité.

Tandis que la formation réglementaire et les supports s’y rapportant sont normalisés en fonction des domaines d’activité, la formation pratique fait partie de la spécificité de chaque entreprise et des process qui y sont développés.

Chez DI Environnement nos équipes de terrain, ainsi que nos encadrants, sont bien entendus formés par des organismes certifiés suivant leurs domaines d’intervention avec des formations SS3 amiante, déplombage, ACQPA (traitement de surface métalliques), risque chimique, PCR (radioprotection)...

Néanmoins, au préalable de chaque primo-intervention et de manière continue, nous formons nos équipes à l’utilisation de nos matériels, à nos process spécifiques et à tous les réflexes de sécurité indispensables au bon déroulement de nos opérations. Parce que nous pensons que nos équipes sont le savoir-faire de DI Environnement, nous organisons des formations internes sur le terrain mais aussi au sein d’une véritable “Ecole DI” au sein du siège à Montélimar, comprenant nos propres installations pédagogiques.

Quels sont les moyens techniques et humains mis en œuvre sur des chantiers parfois très complexes ? Quels sont les contrôles qui y sont associés ?

Certaines de nos opérations d’envergure peuvent mobiliser plus d’une centaine de nos opérateurs en dépollution sur un même site, avec souvent d’autres corps d’état gérés par DI Environnement et des matériels assez spécifiques : nous avons déjà réalisé à plusieurs reprises des “trains travaux” capables de s’installer dans les grandes gares parisiennes pour les dépolluer et les rénover. Avec des plannings serrés et des roulements en 3*8, les opérations spécifiques qui se réalisent parfois en site occupé ressemblent à des “chantiers de l’extrême” ! Dans ces situations, les matériels que nous développons et fabriquons en interne sont de vrais facteurs clés de succès

Bien qu’ils ne soient pas très visibles de l’extérieur du fait de la multitude de protections “barrières” que nous mettons en place, nos projets complexes sont de véritables défis techniques qui peuvent s’étendre sur plusieurs années et avoir une réelle plus-value environnementale. A titre d’exemple, nous construisons actuellement une usine de 6000m2 dans l’Est de la France qui aura notamment pour fonction la dépollution, le désamiantage et le recyclage de véhicules ferroviaires pour une période d’au moins 10 ans. Les moyens employés sont inédits, avec tout notre savoir-faire en automatisation et en décapage, ce qui représente un investissement de l’ordre de 10 millions d’euros, ainsi que la création pérenne et locale de plusieurs dizaines d’emplois.

Chacun de ces projets, comme nos chantiers plus courts et nos services plus modestes, font l’objet de multiples contrôles, notamment au niveau de la qualité de l’air par exemple. En plus de ces contrôles, les organismes compétents nous auditent régulièrement sur nos chantiers et sur notre organisation selon la réglementation en vigueur et les différents référentiels de nos certifications (NF X 46-010 pour l’amiante, QUALIANOR pour la radioprotection, MASE pour l’industrie…).

DI Environnement est un des leaders sur le marché français, l’international constitue-t-il un enjeu de développement ?

Si l’on considère le travail restant à effectuer en France pour retirer complètement l’amiante en place, et que l’on considère également les polluants dangereux pour l’homme qui sont ou seront à traiter dans l’avenir, je dirais que l’enjeu français reste une priorité pour DI Environnement.

Pour autant, notre position de référence en la matière et notre savoir-faire nous permettent aussi de nous projeter sur des marchés en dehors de nos frontières : nos filiales en Afrique et nos grands projets à l'international représentent une part croissante de notre activité. Surtout, les perspectives de la dépollution et du désamiantage à l’échelle mondiale, qui sont sur une tendance exponentielle, nous poussent à nous développer dans d’autres régions. Donc oui, l'international est, et deviendra d’autant plus, un enjeu important de croissance et de développement pour DI Environnement.

Comment DI Environnement a-t-elle fait face à la crise du Covid-19 ? Quelles sont les perspectives à court et moyen terme de votre entreprise ?

Comme la majorité des entreprises françaises nos activités ont été très fortement impactées par cette crise sanitaire sans précédent. Pendant la période de confinement nous avons œuvré pour apporter nos solutions et matériels en décontamination aux services qui en avait le plus besoin, comme les personnels soignants, ainsi que mettre en sécurité nos chantiers et étudier des solutions de continuation avec nos partenaires.

A ce jour, même si la reprise n’est pas encore possible sur nos chantiers les plus sensibles, notre organisation et la spécificité de notre métier nous a permis de reprendre une activité satisfaisante.

Nous sommes confiants quant à la pérennité de notre marché : les fondamentaux d’avant crise étaient excellents, le besoin et l’expression du besoin en dépollution sont forts et les projets décalés ne seront certainement pas annulés du fait du caractère nécessaire de notre service. A plus long terme nous espérons que les effets macroéconomiques seront limités et continuons de nous structurer pour poursuivre la croissance de DI Environnement.

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