Non, vous n’êtes pas un trader qui s’ignore ! Et les publicités qui voudraient vous le faire croire ne visent qu’à vous piquer votre argent. Telle est l’une des conclusions de l’enquête menée par le journal Le Figaro.
Trop beau pour être vrai
En surfant sur un site Internet, vous avez certainement déjà vu une fenêtre pop-up s’ouvrir et une voix chaleureuse vous proposer l’affaire du siècle : gagner quelques centaines ou milliers d’euros chaque semaine, simplement en jouant les apprentis traders. Férus de mathématiques et d’aventures, en quête de quelques euros faciles, vous avez cliqué, suivi les liens, donné vos informations personnelles et… vos numéros de carte bancaire. Erreur : vous voilà au cœur d’une arnaque ! Mais vous n’êtes pas le seul : depuis 2008, les Français ont perdu 4,5 milliards d’euros à ce petit jeu-là.
Comme l’explique l’article du Figaro, le nombre de publicités faisant croire qu'il est facile de s'enrichir rapidement grâce à la Bourse explose. Et pour cause : depuis six ans, et le début de la crise économique, les particuliers sont de plus en plus nombreux à succomber.
Les messages en question vous proposent de trader de l’or ou des diamants, voire d’investir dans des terres rares, et vous promettent des gains rapides et mirifiques. Certains, et ils sont de plus en plus nombreux, proposent sinon d’obtenir un crédit rapidement et à un taux record, ou de renégocier vos crédits en cours.
Les autorités tirent la sonnette d'alarme
Certains sites sont autorisés, mais recourent volontiers à des pratiques commerciales qualifiées par le journal d’"extrêmement agressives et douteuses". D’autres sont parfaitement illégaux et relèvent de la cybercriminalité. La difficulté est donc là : distinguer le "bon" grain de l’ivraie !
Reste que les internautes victimes portent très rarement plainte. François Molins, le procureur de Paris, identifie deux raisons principales : soit ils n'ont pas encore pris conscience qu'ils avaient été dupés et espèrent malgré tout récupérer leur mise, soit les sommes investies sur ces sites de trading ont été dissimulées au fisc et ils préfèrent ne pas alerter les autorités sur leur cas.
Le Figaro souligne que l'Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), la répression des fraudes (DGCCRF) et le Parquet de Paris s’unissent pour tenter d’enrayer l’explosion d’arnaques de ce type.
Les faits de cybercriminalité, qu’il s’agisse d’atteintes aux biens ou aux personnes, sont punis d'une peine d'emprisonnement (5 ans maximum) et d'une amende (375 000 euros maximum).