Comment la dernière exposition du Grand Palais, Carambolages, illustre une inquiétante baisse de niveau des expositions temporaires à Paris.
Nous avons déjà parlé des coûts croissants des grandes expositions temporaires et, partant, de la dérive consistant à faire des "expositions spectacles" au contenu faible, ou frisant même l'arnaque comme la récente Picasso.mania au Grand Palais.
Mais cette fois le Grand Palais s'est surpassé : avec Carambolages le spectateur ébahi verra une juxtaposition monotone de quelques tableaux improbables et d'objets évoquant le Musée du Quai Branly pour les plus intéressants et les puces pour les autres. Comble du mépris dont l'institution afflige l'amateur d'art, aucun cartel n'est apposé, il est impossible de savoir que sont et d'où viennent les pièces exposées ! Tout le parcours repose sur une suite absconse de formes et de couleurs, une pure escroquerie qui se prend pour de l'art. A boycotter.
Heureusement d'autres expositions méritent le déplacement comme Gérard Fromanger au Centre Pompidou, Hubert Robert au Louvre, les chefs-d’œuvre du Musée de Budapest au Musée du Luxembourg, et bientôt Le Douanier Rousseau à Orsay.
Ceci dit, l'équilibre économique des expositions temporaires devient de plus en plus difficile à établir, la hausse du prix des œuvres, les enchères en témoignent, rend les assurances de plus en plus coûteuses. Résultat, le Musée du Louvre n’en fait quasiment plus, le Grand Palais, encore lui, réalise des opérations publicitaires sous le paravent d'expositions avec la récente présentation du malletier Louis Vuitton. Plus globalement, et c'est inquiétant, on doit déplorer que le niveau des expositions parisiennes baisse. Comment inverser cette tendance ? En faisant preuve d’imagination avec des expositions d'artistes à redécouvrir ou – une recette qui marche bien à condition de trouver un bon commissaire d’exposition – des expositions thématiques (de Paris-Vienne à Mélancolie, gros succès de ces dernières années).