Gauche française : 30 ans après

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Par Jérôme Dubus Publié le 27 août 2014 à 6h51

La crise qui frappe la gauche au gouvernement n'est pas la première même si elle paraît plus destructrice cette fois-ci compte-tenu de l'extrême faiblesse d'un président au plus bas.

Déjà en 1983, le débat sur la relance ou la rigueur avait provoqué l'apparition des "déçus du socialisme".

Après 2 premières années de folies économiques (nationalisations, relance par la consommation, cadeaux sociaux), la France se trouve dans une crise économique profonde. Après 3 dévaluations, le tournant de la rigueur est décrété par François Mitterrand le 21 mars 1983 sous l'influence de Jacques Delors qui l'emporte sur l'aile gauche du P.S et sur le PCF.

Alors que les pays anglo-saxons connaissent une véritable révolution libérale, la gauche du programme commun s'engage dans une aventure unique et sans lendemain. Résultat : les capitaux fuient ; le franc s'écroule et le chômage explose.

En choisissant de rester dans le système monétaire européen, François Mitterrand provoque un séisme idéologique dans son propre parti. Jean-Pierre Chevènement, qui incarne l'aile gauche restera au Gouvernement mais n'obtiendra plus aucun ministère à caractère économique ; Il quittera d'ailleurs le PS quelques années plus tard.

Plus de 30 ans après, la gauche au gouvernement rejoue le même film avec Montebourg dans le rôle de l' « archaïque » et Valls dans le rôle du « moderne ». Après 2 années de tergiversations, de non-dits en matière économique, la gauche se déchire une nouvelle fois devant l'échec économique.

Ce mauvais « remake » laisse à penser que le PS n'a rien appris en 30 ans ; Ni la mondialisation, ni les exemples étrangers, ni la crise que nous subissons depuis 2008 ne lui ont fait prendre conscience des nouvelles réalités du monde économique moderne. Et pourtant, pendant 10 ans dans l'opposition, ses dirigeants auraient pu réfléchir, s'informer, voyager, proposer.

Empêtré dans ses guerres de courants, le PS et son candidat n'étaient donc pas prêts à assumer le pouvoir en 2012.

Les mêmes illusions ont provoqué les mêmes résultats : croissance zéro ; déficits incontrôlés ; endettement en hausse ; chômage record.

Faute d'avoir tranché dans l'opposition, la gauche se retrouve éclatée au pouvoir et proche du précipice.

Malheureusement pour la France, le scénario était prévisible tant le programme économique du candidat Hollande entretenait le flou et l'absence de lignes directrices.

La gauche française demeure la seule en Europe à ne pas avoir rompu avec ses vieilles lunes interventionnistes et planificatrices. Elle est la seule à ne pas avoir réalisé son « Bad Godesberg » même si elle en a à plusieurs reprises donné l'illusion.

Cet archaïsme va coûter cher à la France. Il est temps que le PS retourne dans l'opposition pour vaincre ses contradictions et pour devenir enfin adulte.

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Jérôme Dubus est conseiller de Paris (17ème arrondissement) et Secrétaire National de l'UMP.

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