Janet Yellen, secrétaire au Trésor américaine (ministre des Finances), est plus qu’inquiète : le pays risque de faire « default », c’est-à-dire de ne pas payer ses créanciers et ne pas pouvoir emprunter. Un risque à court terme : ça pourrait tomber dès cet été. Et les conséquences économiques pour le pays seraient « catastrophiques ».
Yellen prévient : les États-Unis ne pourront pas payer
Mercredi 23 juin 2021, devant le Congrès, Janet Yellen a fait une demande qui, si elle n’est pas inédite dans l’histoire des États-Unis, est symbolique de la crise économique qui frappe le monde après la crise sanitaire de la Covid-19 : relever le plafond de la dette. Sans cela, explique la secrétaire au Trésor, une faillite (default) « absolument catastrophique » pourrait survenir.
« Je pense que faire défault au niveau de la dette nationale doit être considéré comme impensable », a déclaré Janet Yellen, des propos rapportés par Business Insider. Elle a rappelé au Congrès que ce serait un fait inédit dans l’histoire des États-Unis que ces derniers ne payent pas leur dû.
Default le 31 juillet 2021… et crise économique dès l’été ?
Selon la secrétaire du Trésor, le gouvernement pourrait se retrouver dans l’impossibilité de payer ses créances arrivant à terme dès le 31 juillet 2021. Or, selon la loi américaine, c’est simple : le plafond de la dette implique que le pays ne peut pas emprunter tant qu’il n’a pas remboursé les créanciers précédents. Le système fédéral, dans l’impossibilité de payer ses factures, serait donc en crise.
La temporalité joue d’ailleurs en défaveur de Janet Yellen : si le gouvernement est en mesure de maintenir un certain cash-flow, notamment pour ses propres services administratifs, au-delà du moment où il atteint le plafond de la dette et ne peut plus emprunter, il est loin d’être éternel. Ces mesures extraordinaires pourraient s’épuiser à leur tour durant le mois d’août 2021… alors que le Congrès est en vacances et ne peut donc pas prendre de décisions.
Or, la situation serait catastrophique : « je pense que ça conduirait à une crise financière » et que ça menacerait « les emplois et l’épargne des Américains », a déclaré Janet Yellen. Une crise qui s’ajouterait à la crise mondiale.