Après avoir annoncé que le Grand Confinement amputera la croissance mondiale au point de créer une récession globale de 3%, le Fonds Monétaire International prévient : pour la première fois en 60 ans, l’Asie ne connaîtra aucune croissance. De quoi augmenter les inquiétudes pour les années à venir.
L’Asie avait continué de croître en 1997 et en 2008
Les deux dernières crises économiques majeures, celle de 1997 et celle de 2008-2009, avaient relativement épargné l’Asie, jugée depuis des années comme la région économique avec la plus forte croissance, tirée notamment par la Chine. Mais Chang Yong Rhee, directeur du département Asie et Pacifique au FMI, ne laisse guère d’espoir pour la crise économique de 2020 appelée Le Grand Confinement.
« C’est une crise comme aucune autre », écrit-il dans un post sur le blog officiel du FMI mercredi 15 avril 2020. Pour rappel, en 1997 et en 2008-2009, l’Asie avait connu une croissance continue, bien que ralentie, à 1,3% et 4,7% respectivement. Mais le coronavirus Covid-19 a frappé en premier lieu la Chine, moteur de l’économie mondiale, et frappe encore l’Inde, le Japon et l’Asie du Sud-est, en confinement.
Un impact inférieur qu’aux États-Unis et dans la zone euro
Les premières prévisions de croissance pour l’Asie, qui restent « très incertaines » selon Chang Yong Rhee, prévoient une récession de 5,2% au Japon, de 1,2% en Corée du Sud et de 1,3% pour l’Asie du Sud-est (Indonésie, Thaïlande, Malaisie, Singapour et Philippines). Seuls deux pays se sauvent : l’Inde, dont la croissance devrait s’établir à 1,9% en 2020, et la Chine avec 1,3% de croissance. Les deux économies voient toutefois leur croissance ralentir très fortement.
La croissance de l’Inde et de la Chine ne devrait pas permettre de compenser la récession dans le reste de l’Asie, ce qui laisse penser au FMI qu’aucune croissance n’est à attendre en Asie en 2020. Une situation inédite depuis 60 ans, précise l’institution.
Reste que l’Asie s’en sort malgré tout bien : les prévisions sont loin de celles des États-Unis et de la zone euro où la récession va frapper durement. Le FMI s’attend à des récessions de l’ordre de 5,9% et de 7,5% pour ces deux dernières régions, respectivement.